Pauvre, désarticulée et sans perspectives, Médéa reste, à ce jour, une région à repenser. Destination: Médéa. Objectif : redécouvrir la ville la plus touchée par le terrorisme entre 1994 et 1999. A partir d'Alger, l'autoroute vous mène droit, après 45 km, vers l'axe La Chiffa-Médéa. C'est-à-dire, le tronçon routier le plus meurtrier d'Algérie pendant les «années de feu». Aujourd'hui, le sentiment d'insécurité a cédé la place à celui de dépit. De voir tant de richesses dévastées. 40 km de paysages majestueux, intenses, à vous couper le souffle. La Chiffa, Hamdania, Médéa, Ouzera et Ben Chicao. Patrimoine culturel, touristique, mais aussi livre ouvert sur les années du GIA. Un peu plus haut que Hamdania, nous tombons sur un ratissage militaire. Des djounoud en treillis réglementaire et kalachnikovs sur l'épaule, vous rappellent que les derniers irréductibles d'Abou Tourab Errachid sont encore quelque part dans les vastes vallées et monts des contreforts de Médéa. L'eau fraîche coule de toutes parts et les sources d'eau semblent bénites pour attirer les automobilistes et les singes magots. La belle journée de mercredi a été à ce point «réchauffante» pour faire sortir les primates qui se sont regroupés en petit nombre à regarder passer le train des voitures.