«Nous irons vers un débrayage certain si la tutelle garde son mutisme.» Une cinquantaine de contestataires représentant l'Union nationale de l'enseignement supérieur affilié au syndicat national autonome du personnel de l'administration publique se sont regroupés, hier, devant le ministère de l'Enseignement supérieur afin de plaider pour l'application de leurs revendications et dénoncer le blocus exercé par la tutelle quant à l'aboutissement de ces dernières. En effet, depuis la rencontre avec le ministre de l'Enseignement supérieur au début de la rentrée universitaire que cette Union attend avec impatience la concrétisation des ces revendications. «A cette date aucune suite n'a été donnée», nous explique M.Mourad Mammeri, membre de l'Union nationale de l'enseignement supérieur affiliée au Snapap. Cette attente, interminable, a poussé les membres de ce syndicat à «opter» pour un rassemblement devant le ministère afin de mettre en garde les décideurs contre une éventuelle grève illimitée dans la mesure où leurs revendications ne seraient pas prises en considération. «Nous irons vers un débrayage certain si la tutelle garde son mutisme», ajoute M.Mammeri. Le sit-in a commencé en début d'après-midi quand les contestataires ont brandi des pancartes portant des slogans qui résumaient leurs revendications telles que «Pour une revalorisation conséquente des salaires et indemnités», «Répartition équitable des logements», «Pour la dignité des fonctionnaires»... En fait, nous explique l'initiateur de la contestation, M.Mammeri, ces revendications concernent plusieurs volets notamment celui relatif à l'augmentation des salaires, au logement, aux oeuvres sociales ainsi que la création d'un bureau pour l'Union, à la mise en place d'une commission mixte et au pluralisme syndicale. Notre interlocuteur incrimine, d'emblée, les pouvoirs quant au blocage dans la distribution des logements qui restent depuis des années inoccupés. «A Oran, à titre d'exemple, 140 logements destinés aux travailleurs d'université ne sont pas encore distribués alors qu'ils devaient être distribués en 1998», s'insurge M.Mammeri. Le même problème se pose dans plusieurs wilayas notamment à Tizi Ouzou où les employés ont déclenché une grève illimitée depuis le 1er janvier afin de pousser les pouvoirs concernés à procéder à la distribution de 70 logements qui leur sont destinés. Notre interlocuteur soulève, par ailleurs, le problème des vacataires qui ne sont toujours pas titularisés et ce, après des années d'expérience. «Nos universités fonctionnent dans leur majorité avec d'éternels vacataires.» Les exemples ne manquent pas. C'est le cas de l'université de Tizi Ouzou qui emploie 180 vacataires, celle de Constantine 140 et à l'université d'Oran - le comble -puisqu'elle compte plus de 350 employés vacataires. D'autres dérapages de la tutelle ont été dénoncés lors de ce rassemblement notamment ceux relatifs à la gestion des oeuvres sociales et aux résidences universitaires. «Les caisses sont gérées par une mafia», clame notre interlocuteur. Pour rappel, le Snapap a reporté la date de la grève prévue le 31 décembre dernier au 23 de ce mois.