La présence d'experts algériens au Venezuela n'a pas été confirmée par les canaux officiels. L'ambassadeur de l'Algérie aux Etats-Unis, Driss El-Djazaïri, a déclaré qu'il n'a jamais été convoqué par le département américain démentant ainsi l'information rapportée par certains confrères de la presse nationale. Donc officiellement les relations entre l'Algérie et les Etats-Unis sont au beau fixe. Cette évidence vient d'être renforcée par la cargaison d'armes sophistiquées livrées tout récemment à l'Algérie pour la lutte antiterroriste. Le chapitre sécuritaire justement a renforcé les liens entre les deux pays notamment après le virage du 11 septembre. La nature du combat que mènent les deux pays contre un même fléau mondial a revalorisé les relations politiques entre Alger et Washington. Le rapprochement s'est soldé, faut-il le rappeler, par les deux visites, en l'espace de quatre mois, effectuées par le Président de la République aux Etats-Unis et la volonté officiellement déclarée par le président Bush de travailler avec l'Algérie dans le domaine sécuritaire. Il convient de signaler également qu'entre l'Algérie et les USA, il y a quelque chose comme six milliards de dollars d'investissements dans le domaine des hydrocarbures. Quel est alors l'impact de l'attentat à la grenade commis à Caracas (Venezuela) contre l'ambassade de l'Algérie sur les relations entre les deux pays? De prime abord aucun, surtout que les réactions officielles demeurent rassurantes à ce sujet. Il reste que la divergence entre les deux capitales est un fait, à propos de la crise qui secoue le Venezuela depuis plus de 40 jours. L'Algérie, même si elle ne l'a pas fait officiellement, semble se ranger du côté du président Chavez. L'appel fait par ce dernier aux experts algériens pour faire tourner les usines pétrolières dans son pays résume quelque peu la position de l'Algérie par rapport à ce conflit interne. Il faut noter que la présence d'experts algériens au Venezuela n'a pas été confirmée par les canaux officiels de l'Algérie. Les Etats-Unis, en revanche, soutiennent en sous-main l'opposition vénézuélienne. Pour rappel, le dernier coup avorté contre Chavez a été presque applaudi par les Etats-Unis. C'est grâce aux fonds de soutien qu'auraient accordés les Américains que cette opposition a pu résister pendant ces quatre mois de grève. L'entrée intempestive de l'Algérie dans la crise interne du Venezuela pourrait, en effet, mettre en difficulté le plan de déstabilisation du président Chavez qui serait concocté par l'Administration Bush. Sous cet angle, l'attentat peut-être interprété comme un avertissement, dans la mesure où il n' y a pas eu mort d'homme, mais seulement deux véhicules endommagés selon les versions officielles et les agences de presse.