Le RCD, l'ANR, le CCDR et le MDS ont décidé de se regrouper aujourd'hui à Alger. Le MDS de Hachemi Chérif a annoncé la réunion aujourd'hui de quatre partis politiques se réclamant de la mouvance «patriotique». Il s'agit du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), de l'Alliance nationale républicaine (ANR), du Comité de citoyens pour la défense de la République (CCDR) et du Mouvement démocratique et social (MDS). «Les forces patriotiques, qui ont sauvé l'Algérie, sont, une fois de plus, appelées à se mobiliser dans l'urgence. L'Algérie démocratique et sociale telle qu'annoncée le 1er Novembre et définie par le Congrès de La Soummam est, aujourd'hui, menacée par les collusions obscures et les répressions qui ciblent les forces du progrès», indique le communiqué qui situe l'ordre du jour en rappelant «le traitement cynique par le pouvoir de la grève de la faim des détenus du Mouvement citoyen de Kabylie», et en y opposant la «logique de réhabilitation et de compromis avec l'intégrisme et sa démarche de manipulation-répression». Afin de «dénoncer cette dérive», les signataires du communiqué ont décidé de se rencontrer pour discuter, exiger «la libération immédiate» des détenus de Kabylie et débattre «des perspectives attendues par la nation». Le texte, qui se veut unanimiste, porte l'empreinte du MDS, farouche adversaire du courant islamiste en Algérie aux côtés des trois autres entités de Réda Malek, Saïd Sadi et Abdelhak Brerhi. Les quatre hommes ont enfin décidé de se rencontrer pour le meilleur et pour le pire parce que d'autres élections décisives approchent et pourraient les desservir. Leur motivation est donc énorme. Ils vont exprimer haut et fort leur opposition à la candidature de Bouteflika à la magistrature suprême après l'avoir soutenu dans le projet de concorde civile. Réda Malek était à ses côtés quand il lui avait donné la parole pour apporter sa caution inconditionnelle au projet. Saïd Sadi, son «ami» d'autrefois, était entré au gouvernement et n'avait soufflé mot sur le rejet du projet. Ce fut également le cas pour les autres qui n'ont pas et ne pouvaient pas empêcher le référendum qui avait bien eu lieu. Il faudra aussi rappeler que ces entités ont fait d'autres tentatives de rapprochement. Leurs chefs ont tenté «la convergence démocratique», la veille de la démission de Zeroual, en vue de présenter une candidature unique, mais leur réunion s'est terminée en queue de poisson parce que personne n'a voulu faire des concessions. Pêle-mêle, Sadi s'était présenté seul contre Zeroual, Malek avait tenté de se présenter seul contre Zeroual, Ghozali s'était présenté seul contre Bouteflika et ainsi va le monde. Lors des législatives de 1997, Saïd Sadi et Rédha Malek ont voulu tous deux se présenter en tête de liste à Alger puis Malek s'est retiré. Sadi est devenu député sous les couleurs du RCD. A présent, ils semblent avoir trouvé le plus petit commun multiple (ppcm) dans l'affaire de Kabylie et vont tenir une énième rencontre pour exprimer leur opposition à Bouteflika. Mais les aspirations ne sont pas les mêmes. La critique n'a jamais constitué un programme politique ni mobilisé les électeurs.