Dilma Roussef, actuelle chef de l'exécutif brésilien, semble être la favorite de Lula pour lui succéder en 2010. Les récentes municipales ont pratiquement conforté cette option du président le plus populaire de l'histoire du Brésil. Les partis alliés de la base gouvernementale ont emporté une majorité de villes à l'issue du premier tour. L'opposition devrait se contenter au mieux de 8 capitales sur les 26 de l'Etat fédéral. Le Parti des travailleurs (PT), dont est issu le président, a renforcé sa pénétration dans le pays remportant même les villes stratégiques (Fortaleza, Recife, Vitória, Rio Branco, Porto Velho et Palmas, Sao Paulo, Porto Alegre, Salvador). Le PT a également provoqué une vague rouge dans les villes petites et moyennes, en particulier dans le Nordeste, où la politique sociale, mise en place par Lula depuis 2004, lui gagne des taux de popularité supérieurs à 90 %. Dilma devra néanmoins concourir contre un autre prétendant à la succession de Lula qui est déjà dans le starting-block : le gouverneur de droite de Sao Paulo, José Serra. Dilma Roussef, l'actuelle chef de la Maison civile, équivalent de premier ministre, est indiquée depuis plusieurs mois comme le dauphin de Lula. Encore peu connue dans le pays, elle pourra compter sur le PT et, bien sûr, son sponsor Lula dont la popularité a encore grimpé en flèche après qu'il eut remis à sa place son puissant voisin américain. Le président brésilien, qui s'est associé avec Hugo Chavez du Venezuela, bête noire de Bush pour prendre la défense du bolivien Evo Morales, anti-impérialiste et amérindien, contre Washington, interpelle aujourd'hui le FMI pour lui demander de réviser ses copies. Lula n'a pas manqué de rappeler au gendarme financier du libéralisme made in USA la célérité de son conseil d'administration pour tailler dans les budgets sociaux de pays pauvres et moins pauvres. Le président brésilien suggère avec ironie au FMI d'appliquer sa potion magique aux Etats-Unis. D. B.