On découvre qu'en dehors des quantités proposées à la vente au niveau de la wilaya et dont les tonnages sont difficiles à cerner, il y a celles qui sont comptabilisées dans les quotas censés être consommés par les locaux et celles qui, en réalité, sont exportées vers les marchés espagnol, français et italien, gros demandeurs. Les professionnels de l'exportation du poisson surgelé sont mécontents. Depuis quelque temps, ils sont confrontés au système récursif des canevas rigides mis en place par le ministère de tutelle. Pour illustrer cette situation malaisée, la wilaya d'Oran a importé depuis le début de l'année une quantité de poisson surgelé et surgelé estimée à 4 800 tonnes et a exporté pour 4,5 millions d'euros de poissons composés essentiellement de calamar et de la crevette rose surgelés, apprend-on de source concordante. Ce constat chiffré cache cependant un malaise vécu par les professionnels de la congélation des produits halieutiques qui souhaitent vivement la révision du code de l'exportation. La levée des entorses bureaucratiques ainsi que l'allégement des formalités contenues dans les nouvelles dispositions des produits de pêche et des démarches douanières figurent au chapelet des revendications des exportateurs. Parmi les autres demandes formulées par ces derniers, figure la prise en charge de leur spécialité dans la nomenclature établie par le ministère de tutelle. Le littoral oranais, qui longe 120 kilomètres de côtes, représente à lui seul 20% de la production halieutique du pays, dont la biomasse est estimée à 280 000 tonnes de poisson. Une raison qui incite les responsables du secteur à revoir leur stratégie dans le domaine du développement de l'industrie de la congélation halieutique. “La wilaya d'Oran, qui compte actuellement une trentaine de petits ports et d'abris de pêche, se projette dans le futur pour atteindre une production de 25 000 tonnes de poisson d'ici 2010 au lieu de 17 000 tonnes de poisson pêché annuellement. Nous envisageons également d'augmenter la production du poisson surgelé vers l'Espagne et l'Italie avec un chiffre d'affaires annuel dépassant les 10 millions de dollars par an”, affirme un responsable de la corporation de la pêche et des ressources halieutiques. Le réseau de la congélation et de l'exportation du poisson surgelé vers l'Europe ne fait pas que des contents. “On découvre qu'en dehors des quantités proposées à la vente au niveau de la wilaya et dont les tonnages sont difficiles à cerner, il y a celles qui sont comptabilisées dans les quotas censés être consommés par les nationaux et qui, en réalité, sont exportés vers les marchés espagnol, français et italien, gros demandeurs”, observent des professionnels du secteur. Rappelons que 2 548 gens de mer, 374 unités immatriculées, 238 petits métiers et deux ports de pêche (Oran et Arzew) constituent l'essentiel de la flottille de la wilaya d'Oran. Les projets en cours de réalisation, qui sont au nombre de quatre, sont inclus dans le programme spécial (2005-2009) d'investissement en pêche maritime, industrie de pêche et aquaculture. La profesionnalisation des métiers liés à la pêche passent avant tout par une bonne qualification professionnelle dispensée au profit des jeunes désirant s'investir dans ce créneau porteur. Le nouveau siège de l'Institut national technologique de la pêche maritime et des ressources halieutiques (INTPA) de l'Usto a formé plus de 900 stagiaires en 2007, 197 autres marins pêcheurs ont été formés en 2008 aux engrenages des métiers de la mer. Concernant les projets de mise en valeur, il a été décidé l'agrandissement des aires d'accostage des ports de pêche d'Oran (230 mètres) et d'Arzew (400 mètres). Enfin et en tout état de cause, la corporation des professionnels de la congélation du poissons semble aujourd'hui déterminée plus que jamais à revendiquer un droit de regard sur son devenir. K. REGUIEG-YSSAAD