Le gouvernement vient d'interdire l'importation des produits fabriqués à l'étranger. Qu'en pensez-vous ? Nous sommes satisfaits de cette mesure pour plusieurs raisons. D'abord, elle permettra d'encourager la production nationale et d'avoir une industrie pharmaceutique florissante qui peut encourager surtout l'indépendance de notre pays en matière de médicaments. Fondamentalement et par principe, c'est une bonne décision. Mais, il reste à prouver que les médicaments fabriqués localement ne seront pas confrontés à la rupture. Il est important de penser à la disponibilité de ces médicaments et de couvrir les besoins du marché national. Nous avons les moyens et les capacités de produire et nous pouvons même penser à exporter. Nous tenons à souligner aussi qu'un seul producteur ne saurait faire face à ces besoins, donc il est important qu'il y ait plusieurs producteurs pour ne pas tomber dans le monopole. Nous souhaitons que les pouvoirs publics prennent en considération la révision des marges bénéficiaires des pharmaciens pour les produits fabriqués localement. Un nouveau décret doit être promulgué dans ce sens. Cette mesure pourrait encourager le pharmacien à faire la promotion de ces médicaments afin d'encourager l'achat. La problématique du générique a été posée à plusieurs reprises par les pharmaciens. Le produit importé est plus demandé. Est-ce que ce n'est pas un manque de confiance à l'égard du médicament produit en Algérie ? Il est vrai que la vente du générique reste faible en Algérie. La plupart des gens pensent que ces médicaments ne sont pas fiables. Pour cela, il est plus que nécessaire de sensibiliser et d'informer sur ces produits. Il est vrai aussi que nous ne pouvons pas produire tous les médicaments, mais nous avons les moyens et les capacités de produire certains. Nous avons un laboratoire national de contrôle qui permet de confirmer la conformité d'un produit en faisant des essais de bioéquivalence. Sur le plan concret, il y a le plan technique et juridique pour encourager le générique, mais sur le terrain, rien n'a été fait. Quelles sont les contraintes rencontrées par les producteurs de médicaments ? Pour que ces producteurs travaillent dans de bonnes conditions, il est important de créer des mesures incitatives et des facilités en approvisionnement, surtout en matière première. Ceci va les encourager à créer une industrie diversifiée. F. Aouzelleg