Le débat hier sur le programme du gouvernement à l'APN aura été expédié par quelques petites remarques somme toute de forme. En effet, la catastrophe nationale aura, comme il fallait s'y attendre, polarisé l'intérêt des groupes parlementaires à quelques rares exceptions. Une exception qui vient du FLN, dont le responsable des députés, Abasse Mekhalif, est revenu sur le limogeage de Ali Benflis de la tête du gouvernement. Sinon, la tendance va vers l'adoption à une grande majorité du texte de Ouyahia. Seuls le Parti des travailleurs et le mouvement El Islah pourraient être tentés par l'abstention ou le vote négatif, si l'on se fie à leurs interventions. Voici par ailleurs quelques morceaux choisis des positions de chaque parti par rapport au projet de programme du gouvernement. - FLN. Pour le chef du groupe parlementaire de ce parti, “rien ne justifie l'examen de ce programme”, dans la mesure où il ne contient pas de changements notables par rapport à celui adopté l'année dernière. Mekhalif pense même qu'il aurait fallu “ne pas le présenter”. La parenthèse fermée, ce responsable du vieux front revient sur le limogeage de Benflis de la tête du gouvernement qu'il assimile à “un début de campagne contre le parti majoritaire et qui vise à détourner la volonté populaire”. Dans un accès de colère, le représentant du FLN assène : “Nous avons exercé notre droit de préserver l'autonomie du parti et la souveraineté de ses décisions” dans une allusion claire à Bouteflika à qui l'on prête la volonté de mettre ce parti au service de sa campagne pour l'élection présidentielle d'avril 2004. Abasse Mekhalif, précise tout de suite après, que si son parti n'a pas fait de vagues “c'est parce qu'il voulait éviter au pays une crise institutionnelle”. - PT. Le Parti des travailleurs pense que la présentation du programme du gouvernement est “inopportune”. Mme Louisa Hanoune a carrément demandé à Ahmed Ouyahia de reporter le débat sur son programme qui tombe comme un cheveu sur la soupe. À la place, elle réclame une session extraordinaire du Parlement pour prendre en charge le drame tout aussi extraordinaire. Cela n'a pas empêché Louisa Hanoune de réclamer la présentation des textes de réformes contenus dans ce programme, notamment ceux de l'éducation, de la justice et le projet portant réforme de l'Etat. “Présentez-les, Monsieur le Chef du gouvernement !” interpelle la présidente du PT. - MSP. Abderazak Mokri annonce d'emblée que son parti votera en faveur du programme “d'abord par fidélité à la coalition” et ensuite parce que c'est quasiment le même texte qui a été adopté en 2002. Le représentant du MSP, bien qu'il reproche à Ouyahia d'avoir usé 20 fois du vocable “arouch” alors qu'il est “illégal”, n'en joint pas moins la voix de son parti à celle du gouvernement pour un dialogue sérieux pour le règlement de la crise de Kabylie à travers la libération des détenus. Dans le même ordre d'idées, le MSP, réclame également la libération du duo du FIS dissous Abassi Madani et Ali Benhadj. - El Islah. Même si son chef du groupe parlementaire n'a pas fait une appréciation claire sur le programme du gouvernement, il n'a pas manqué de réclamer la suppression de l'Etat d'urgence, “le respect de l'école authentique” et, bien sûr, la libération de Abassi et de Benhadj. - RND. Ahmed Ouyahia a eu droit à un véritable panégyrique de la part du chef du groupe parlementaire de son parti. Miloud Chorfi a salué le gouvernement pour “les mesures urgentes qu'il a prises non sans le féliciter pour sa désignation à la tête de l'Exécutif. Concernant le texte en débat, Miloud Chorfi a pris le soin de préciser que “c'est le programme du président de la République et qu'il faut privilégier la stabilité”. Une manière subtile d'ôter la coloration “FLN” à ce texte. - Les indépendants. Ce groupe parlementaire a annoncé la couleur de ce que sera sa position en saluant le “courage” d'Ouyahia d'avoir accepté “la mission très dangereuse de prendre le train en marche”. Il le salue également pour avoir élaboré une loi de finances complémentaire pour la prise en charge des sinistrés et appuie l'offre de dialogue qu'il a faite aux archs. H. M.