Présidant une conférence scientifique du parti, le secrétaire général du FLN a martelé que son parti maintient son appel pour une révision en profondeur de la Constitution. La conférence scientifique, initialement prévue pour débattre de l'intervention de l'Etat dans l'économie, a été consacrée au dossier de l'heure : la révision constitutionnelle. La salle de conférences de l'hôtel Riadh était bondée de militants, de députés et d'étudiants venus débattre de la révision constitutionnelle. Mais, Abdelaziz Belkhadem ne voulait pas se contenter de rappeler que son parti était l'initiateur de l'appel pour une révision constitutionnelle. Tout en affirmant que “le vœu du FLN a été exaucé” par le président Bouteflika, notamment en ce qui concerne la clarification des relations entre les trois pouvoirs et la glorification des symboles de la Révolution, le patron du FLN a indiqué que son parti reste persuadé de la nécessité d'aller vers une révision en profondeur de la Constitution. Le professeur Lamine Cheriet, de l'université de Constantine, s'est appliqué à démontrer que “la révision actuelle de la Constitution est temporaire”. Tout en rappelant que la révision proposée par le président Bouteflika visait à mettre fin à l'instabilité générée par le bicéphalisme au sein de l'Exécutif, le professeur rappellera les crises qui en ont découlé, avec le limogeage de Kasdi Merbah et Ali Benflis et la démission d'Ahmed Benbitour. Pour l'orateur, le changement opéré par Bouteflika ne mène pas encore à un système présidentiel. Ce dernier nécessite des amendements profonds. Pour lui, le changement temporaire vise, surtout, à mettre fin au bicéphalisme de l'Exécutif, en attendant les changements en profondeur. Abdelaziz Belkhadem rebondit sur l'idée et précise davantage les pistes que le FLN propose pour les changements futurs. Il ciblera particulièrement le Conseil de la nation, en rappelant que ce dernier est élu, pour les deux tiers de ses membres, par les Assemblées élues. Or, constate-t-il, le peuple les a élus pour des mandats locaux. Autre grief retenu à l'encontre du fonctionnement du Sénat a trait au fait que le conseil ne peut pas amender les textes de loi qui lui sont proposés et ne peut proposer des projets de loi. Belkhadem évoquera d'autres pistes, à l'instar de la relation entre le futur Premier ministre et le Parlement, notamment en ce qui concerne les cas de rejet de son programme, mais aussi des prérogatives du Conseil de gouvernement. Autant de pistes qui feront le sujet de sa campagne post-présidentielle. Azzeddine Bensouiah