La deuxième journée du colloque international qu'organise l'université africaine Ahmed-Draya d'Adrar sur “le soufisme en islam et les défis contemporains” a été marqué par la présentation de conférences liées au soufisme. Le docteur Bachiri Djelti de l'université d'Oran, qui a développé dans sont intervention “les étapes du développement de la science du tassaouf”, a abordé avec Liberté les différentes phases historiques du soufisme en Algérie. Selon notre interlocuteur, “le soufisme à travers les zaouïas a, dans tous les temps, était synonyme de l'enseignement et de la résistance. Car c'est dans ses girons que plusieurs hommes de religion ont pris les armes contre les différents envahisseurs de notre pays”. Comme il a abordé la question de la répression des zaouïas après l'indépendance du pays par le système qu'il qualifie de “socialiste laïque”. “ce musellement a provoqué, selon lui, un vide spirituel dans la société et comme la nature a horreur du vide, il a été comblé facilement par le courant salafiste”, avant d'ajouter : “En plus, le vide spirituel conjugué avec la déchéances des conditions sociales, le salafisme a pris naissance dans notre société car le manque de perspectives et d'encadrement du jeune algérien, à travers le mouvement associatif, lui a donné une accessibilité à la harga et son introduction au courant salafiste qui se nourrit de la violence.” Toujours selon notre interlocuteur : “C'est après l'arrivée de Chadli Ben Djedid au pouvoir et puis celle du président Bouteflika que les zaouïas ont retrouvé leur place dans la société.” S'agissant de l'avenir des zaouïas dans la société algérienne, le docteur Bachiri affirmera que celles-ci “doivent faire une rupture avec le politique car son rôle dans la société n'est pas de prendre part aux différentes élections. La véritable vocation des zaouïas est de rentrer en contact avec la réalité et ce, en offrant aux jeunes algériens un brin d'espoir et de faire barrage ainsi aux fléaux qui commencent à prendre racine dans notre société”. En outre, le docteur Bachiri espère voir l'union et la rencontre entre les différentes tendances “tourouq” d'Algérie pour pouvoir donner des perspectives à la nation. En plénière, le docteur Nadjat Abderahmane Ali a développé, pour sa part, “la genèse du soufisme au Soudan et les femmes el-moutassaouifate”. S'ensuit alors l'intervention du docteur Abderahmane Tourki du centre universitaire d'El-Oued, qui a expliqué, à travers une étude historique, “la naissance des tourouq soufistes en Algérie”. La clôture de la seconde journée a été marquée par l'intervention d'un docteur jordanien Hacène Dadja qui a expliqué aux présents — étudiants et chercheurs — “les courants politiques des mouvements soufistes comme groupes de pression”. L. Ammour