Ne se contentant plus de bloquer toutes les issues de la bande de Gaza, l'Etat hébreu empêche désormais les bateaux transportant de l'aide humanitaire aux Palestiniens, privés de nourriture et d'électricité, et dont le seul tort est de se trouver dans cette prison à ciel ouvert. Incapable de venir à bout du mouvement Hamas, l'armée israélienne a recours aux pires procédés pour atteindre ses objectifs. Après avoir imposé un blocus total aux Palestiniens de la bande de Gaza, qui n'a à son grand dam pas donné les résultats escomptés en raison de la résistance qu'elle rencontre, Israël passe maintenant à la seconde étape consistant à empêcher que le ravitaillement en vivres se fasse par voie maritime. Ayant constaté que son blocus a été brisé à deux reprises par deux navires remplis d'aide humanitaire en provenance de Chypre, l'Etat hébreu a décidé de couper cette autre voie de secours. Hier, un bateau libyen en route pour la bande de Gaza, soumise à un blocus israélien, a été intercepté par la marine d'Israël qui l'a contraint à rebrousser chemin. Le bateau libyen transportait une cargaison composée de 500 tonnes d'huile, 750 tonnes de lait, 1 200 tonnes de riz, 500 tonnes de farine de blé et 100 tonnes de médicaments, selon le Fonds libyen d'aide et de développement en Afrique, qui a affrété le navire. Selon le député palestinien Jamal Al-Khoudari, qui dirige un Comité populaire luttant contre le blocus imposé à Gaza, le cargo Al-Marwa, chargé d'aide humanitaire, a été intercepté au large de Gaza par des bâtiments israéliens qui l'ont sommé de regagner le port égyptien d'El-Arich. Il s'agit du premier bateau d'un pays arabe à se diriger vers Gaza pour tenter de briser le blocus israélien. Des embarcations privées transportant des militants propalestiniens étrangers avaient fait le voyage ces derniers mois, mais la marine israélienne les avait laissés passer. L'information a été confirmée de source israélienne, par la voix du porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Yigal Palmor, qui a déclaré : "Des navires de la marine se sont approchés du bateau libyen et l'ont sommé par radio de rebrousser chemin." L'Etat hébreu impose ses conditions pour laisser passer l'aide humanitaire, selon la même source, qui a ajouté : "Quiconque souhaite acheminer de l'aide humanitaire à Gaza doit le faire en coordination avec Israël et à travers les points de passage connus. Ils peuvent aussi contacter l'Egypte." Pour rappel, le blocus de la bande de Gaza, en vigueur depuis la prise de pouvoir par les islamistes Hamas en juin 2007, a été renforcé début novembre en riposte à la reprise des tirs de roquettes et d'obus de mortier vers le sud d'Israël, après une opération de l'armée israélienne dans le territoire palestinien. Par ailleurs, le terminal de Rafah, à la frontière entre la bande de Gaza et l'Egypte, est fermé quasiment en permanence depuis l'enlèvement d'un soldat israélien à la lisière de Gaza en juin 2006. Sans l'accord d'Israël, et conformément à un accord israélo-palestino-égyptien parrainé par les Etats-Unis, le terminal ne peut fonctionner. Merzak T.