Si une reprise des prix à plus de 60 dollars se confirme, il est possible que la réduction soit de moindre importance, ajoute-t-il. Le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a avancé jeudi plusieurs facteurs sur lesquels s'appuiera l'Opep pour prendre la décision de réduction de sa production lors de sa réunion d'Oran prévue pour le 17 décembre. Au cas où les prix se maintiendraient au niveau bas actuel, expliquera-t-il, l'Opep prendra une décision de réduction plus importante. Toutefois, en cas de reprise des prix à plus de 60 dollars, il est possible, soulignera-t-il, que la réduction soit de moindre importance. Le ministre citera entre autres l'offre et la demande et le respect des pays membres des quotas fixés lors de la dernière réunion de Vienne. À ce propos, il a déjà affirmé en marge de la 5e conférence sur la formation dans le secteur de l'énergie que les pays membres de l'Opep ont respecté leurs engagements respectifs de baisse de leurs quotas, selon le ministre de l'Energie, reprenant les statistiques de la presse spécialisée, à environ 85%. “J'espère qu'à la prochaine réunion à Oran, la décision aura été appliquée à 100%”, dira Chakib Khelil. Dans une déclaration à la télévision algérienne, le ministre a indiqué que cette décision est également fonction du facteur psychologique prévalant sur le marché pétrolier, à savoir les prévisions des analystes du niveau de réduction de la production, ainsi que les prévisions d'une baisse de la demande, à 200 000 b/j au 1er trimestre 2009, par rapport au dernier trimestre de l'exercice 2008. En effet, M. Khelil a prévu une baisse de la demande mondiale entre avril et juin prochain à 1,5 million de b/j. Le ministre a annoncé, rappelle-t-on, une baisse de la demande de 200 000 barils/jour durant le 1er trimestre 2009 par rapport au dernier trimestre de 2008. Il prévoit encore une autre baisse de près 1,5 mbj pendant le 2e trimestre 2009 par rapport au 1er trimestre 2009. Une reprise est attendue toutefois, précisera le ministre, durant le 3e et le 4e trimestres de l'année prochaine. Cette baisse sera provoquée par la récession qui caractérise de nombreux pays dont les Etats-Unis. Autre facteur avancé par Chakib Khelil, a trait à la situation des stocks. Il reprend les données du marché. En moyenne, durant les 5 dernières années, le niveau des stocks était évalué à 52 jours. Or, le monde consomme environ 86 mbj. Aujourd'hui, le stock est de 56 jours, soit un surplus de l'équivalent de 4 jours qui représentent environ 300 000 barils/jour. Cette quantité doit être par conséquence retirée du marché. “Pour rétablir la moyenne, il faut réduire de quatre jours. Mais en combien de temps peut-on réduire ces 4 jours, là est la question”. Pour lui, il ne sera possible que dans 6 mois, cela serait peut-être faisable. Autant de paramètres, fait-il savoir, qui seront pris en considération dans la prise de décision de l'Opep. Pour le président de l'Opep, arriver à stabiliser le marché pétrolier mondial pourrait intervenir au 4e trimestre 2009 en cas de relance de la croissance de l'économie mondiale. À une question sur un éventuel impact de la baisse des prix du pétrole sur les projets du secteur de l'Energie, M. Khelil a écarté cette éventualité en rappelant l'existence des réserves consistantes de devises ainsi que d'autres paramètres favorables telle la réduction drastiques de la dette extérieure du pays, ce qui permettra à l'Algérie de poursuivre la réalisation des programmes économiques nationaux. Pour rappel, le président en exercice de l'Opep a laissé présager que la décision de réduction à laquelle optera l'organisation lors de la 151e réunion extraordinaire, sera conséquente et de nature à avoir un impact direct sur le marché. Il est attendu qu'à travers une telle mesure, les prix du pétrole reprennent leur envolée. Il faut rappeler que le ministre avait estimé le niveau des revenus du pays d'ici à la fin de l'exercice actuel à environ 77 milliards de dollars. Ce qui n'est “pas un montant négligeable”, a-t-il déjà souligné. “L'Algérie n'a jamais réalisé d'ailleurs un tel résultat”, a-t-il ajouté. Le marché est marqué, indique Chakib Khelil, par un climat de révision baissière de la croissance de la demande mondiale pour 2008 et 2009 sur fond de ralentissement de l'activité économique. Un autre facteur, lié au renforcement du dollar par rapport à la monnaie européenne, a également son impact, estime le ministre, sur le niveau des prix du pétrole. Un niveau relativement élevé de la production de l'Opep constitue, en outre, un autre paramètre qui a caractérisé le marché. Badreddine KHRIS