L'Ukraine était toujours privée de gaz, vendredi, faute d'un compromis avec la Russie et une délégation ukrainienne devait se rendre pour des consultations en Europe, où jusqu'à présent aucune perturbation des approvisionnements énergétiques n'a été constatée. La délégation composée notamment du ministre de l'Energie Iouri Prodan, du vice-ministre des Affaires étrangères Kostiantin Eliseïev et d'un dirigeant de la société ukrainienne des hydrocarbures Naftogaz Vadim Tchouproun, se rend d'abord en République tchèque qui préside, depuis jeudi, l'Union européenne. “L'objectif principal de la tournée est d'apporter les explications nécessaires aux pays membres de l'UE sur la situation du transport du gaz russe vers l'Ukraine et les pays de l'UE, de donner des garanties sur le transit par le territoire ukrainien”, indique un communiqué de la présidence ukrainienne. Pour l'instant, aucun pays européen n'a rapporté de perturbations de ses approvisionnements en gaz russe, dont 80% transitent par l'Ukraine. Kiev assure disposer de réserves gazières suffisantes pour tenir tout l'hiver. Le groupe russe Gazprom a indiqué qu'il serait en mesure de dire, en milieu de journée vendredi à Moscou, si Kiev siphonnait le gaz transitant vers les clients européens de la Russie à travers le territoire ukrainien. Lors d'une précédente crise gazière en janvier 2006, la Russie avait accusé l'Ukraine de voler le gaz destiné à l'Europe dont les approvisionnements avaient été perturbés. Gazprom a déjà durci sa position vis-à-vis de Kiev après lui avoir coupé le gaz jeudi à 07h00 GMT faute de signature d'un nouveau contrat pour l'approvisionnement de l'Ukraine avant la date limite du 31 décembre. La société russe réclame désormais le “prix européen” de 418 dollars pour 1 000 m3 de gaz pour livrer cet hydrocarbure à l'Ukraine, cette dernière ayant rejeté la proposition russe d'un tarif réduit de 250 dollars. Naftogaz s'est dit prêt à payer 235 dollars et réclamait une hausse de 1,7 à 1,8 USD du prix du transit de 1 000 m3 de gaz sur 100 km à travers l'Ukraine. Par un protocole d'accord signé le 2 octobre entre Moscou et Kiev, la Russie acceptait que le passage d'un prix réduit à un prix de marché pour ses livraisons de gaz soit progressif, mais seulement si Kiev remplissait toutes ses obligations envers Moscou.