Ils comparaîtront avec d'autres responsables du FLN, au début de la semaine prochaine, pour avoir tenté de remettre en cause les résultats et le déroulement du huitième congrès. Abdelkader Hadjar comparaîtra devant la commission nationale de discipline du FLN au début de la semaine prochaine. Une convocation lui a été envoyée avant-hier, et il est dans l'obligation d'y répondre dans un délai de huit jours. L'ambassadeur d'Algérie en Iran, en congé spécial à Alger, fera également, très prochainement, l'objet d'une poursuite judiciaire intentée contre lui par son propre parti. La plainte portera sur le fait que Abdelkader Hadjar ait déclaré à la presse et proclamé qu'il est l'instigateur de la tentative du coup de force contre Ali Benflis et toute la direction du FLN. Le dossier, selon un membre du bureau politique, sera prêt dans les tout prochains jours, le temps de le compléter avec des pièces (des certificats médicaux) qui justifient que dans les attaques orchestrées contre les mouhafadhas, il y a eu plusieurs militants qui ont été blessés. Hadjar n'est, toutefois, pas le seul à être convoqué par la commission de discipline. Mahmoud Khodri, Daâdoua Layachi et Wahid Bouabdellah font partie du lot des anciens membres des hautes instances du parti, qui doivent donner des explications sur leur position dont la contestation des résultats du huitième congrès. Leur collègue Saïd Barkat, l'actuel ministre de l'Agriculture, a déjà subi l'ultime sanction pour les mêmes motifs. Un membre du bureau politique, rencontré hier au siège national du parti, affirme qu'il ne comprend toujours pas le revirement de ce groupe. Il n'est un secret pour personne que le huitième congrès du FLN a été entièrement préparé par l'ancienne direction du parti. Tous les documents ont été, selon lui, élaborés par la base et adoptés en dernier lieu par le comité central dont ils faisaient tous partie. Ce responsable du BP souligne, en effet, que le seul motif qui a poussé ces gens-là à contester les résultats du congrès, c'est d'abord le fait qu'ils ont été écartés par la base de toutes les instances dirigeantes, puis l'engagement des congressistes à soustraire leur parti de toute tutelle. Et là se pose évidemment la question du soutien de la candidature de Abdelaziz Bouteflika pour un second mandat à la magistrature suprême. Saliha Djoufel et Halima Lekhel, deux membres du bureau politique du FLN, abondent dans le même sens en déclarant qu'il est surtout regrettable qu'au moment où on parle de démocratie, certaines personnes en donnent une piètre image en s'attaquant aux locaux et aux militants du parti. “L'ère du parti unique est révolue”, affirment ces deux responsables de la formation de Ali Benflis pour qui, “il est certain que c'est surtout le discours rénovateur de la direction, la démocratie et la politique du rajeunissement qui dérangent”. Désormais, disent-elles, il faut faire fi de ces manœuvres et passer à une autre étape qui est celle de la reprise des activités partisanes et de la mobilisation (elles animeront ce week-end des AG de militants à Oran et à Relizane). Le calendrier du parti est bien chargé. La mobilisation des militants, en vue de faire échouer les attaques contre ses structures locales, la préparation du congrès extraordinaire et la prochaine élection présidentielle font l'actualité au sein de la base militante du FLN. S. R.