Même si le virus est considéré moins dangereux que celui de type “A”, les médecins ont remarqué que le nombre de malades est plus élevé que celui de l'an dernier. L'hiver est rude cette année. La grippe l'est aussi. Des milliers de personnes ont déjà consulté leurs médecins généralistes durant ce mois de janvier pour éternuements, toux, fièvre, maux de tête… Les médecins rencontrés hier dans plusieurs secteurs sanitaires et dispensaires tirent la sonnette d'alarme. 85% de personnes consultées présentent un syndrome grippal. “Nous consultons plus de dix patients par jour souffrant de toux, fièvre ou encore d'éternuements. La plupart de nos malades sont des enfants et des personnes âgées. C'est normal, c'est la saison grippale ; s'ajoutent à cela les baisses subites de température qu'a connues notre pays ces dernières semaines”, témoigne le Dr Louanchi, du centre sanitaire de Sidi-M'hamed. Selon lui, le virus de la grippe, très contagieux, se transmet par les postillons, les éternuements, la toux, la salive et les mains. “Le lavage des mains doit être systématique après s'être mouché, avoir toussé ou éternué, ou après avoir rendu visite à une personne malade, à chaque sortie à l'extérieur, avant de préparer les repas et de nourrir les enfants”, préconise-t-il. Du côté de l'Institut national de la santé publique (INSP), les taux les plus élevés des patients souffrant de symptômes grippaux sont enregistrés chaque année durant le mois de janvier jusqu'à fin février et début mars dans notre pays. Les médecins de l'INSP indiquent que des enquêtes concernant ces symptômes sont réalisées annuellement, au cours de cette saison. “Pour cette année, nous avons élargi nos recherches à huit wilayas en incluant ainsi une ville de l'Est et l'autre de l'Ouest. Mais nous ne pouvons transmettre aucune statistique tant que nos enquêtes n'ont pas été achevées”, déclare un médecin de l'Institut national de santé publique. Il a fait remarquer que le virus grippal prédominant pour cette année est de type “B”, connu pour être moins dangereux que celui de l'année dernière qui était de type “A”. Cependant, selon lui, il y a un risque d'avoir un nombre légèrement plus élevé de malades souffrant de ces symptômes, comparé à celui de l'an dernier. Par ailleurs, le bilan de la saison grippale 2007/2008 a fait ressortir que la période d'activité grippale intense en Algérie a été enregistrée entre le 1er janvier et le 29 février 2008 avec une incidence de 1 000 cas de grippe réelle pour 100 000 habitants. Deux millions de cas de syndromes grippaux ont été enregistrés durant cette période qui s'est étalée du 29 septembre 2007 au 31 mars 2008. Les cas signalés étaient des personnes âgées entre 16 et 60 ans, représentant respectivement 43,9% et 12,6% de l'ensemble des syndromes grippaux déclarés. “Les virus se propagent rapidement et se déplacent d'un pays à l'autre. La plupart des cas ont été prélevés sur les pèlerins venus du hadj”, indique le Dr Merabet. Il explique que l'injection d'une dose de vaccin antigrippal est bénéfique, car elle induit une réponse immunitaire permettant à l'organisme de développer des anticorps. “Il est toujours important de se faire vacciner car les vaccins antigrippaux réduisent efficacement l'ampleur de la grippe”, déclare-t-il. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la grippe demeure, de ce fait, une maladie hautement contagieuse à l'origine de 500 000 décès par an dans le monde. La maladie peut entraîner des complications graves chez les personnes âgées et les enfants en bas âge. C'est pour cela qu'il faut prendre au sérieux ces symptômes souvent banalisés par tous. NABILA Afroun