Décidément, il ne se passe pas une semaine sans voir de nouveau le lycée colonel Mohand-Oulhadj entrer dans des turbulences qui ne manquent pas d'inquiéter autant les enfants que les parents. Samedi dernier, ce sont les adjoints d'éducation du même lycée qui sont entrés en grève pour protester contre la surcharge horaire qui les cloue au travail pendant 44 heures/hebdomadaire au lieu des 36 heures réglementaires. Après avoir longtemps sollicité le chef d'établissement pour revoir les emplois du temps et les adapter au volume horaire officiel et ne voyant rien venir, ils ont pris la décision de débrayer à partir de samedi. Constatant que les adjoints étaient fermement décidés à aller jusqu'au bout de leurs revendications, de nouveaux emplois du temps leur ont été proposés par le chef d'établissement mais ces derniers ne règlent aucunement le problème d'équité. Dimanche dernier, les adjoints protestataires se sont déplacés à Tizi Ouzou pour demander audience au directeur de l'éducation. Ils y sont retournés, ce lundi après- midi mais nous ignorons l'issue de l'entrevue avec les responsables de la D.E. Reste que tout le monde campe sur ses positions, les adjoints d'une part et le responsable de l'établissement d'autre part, et la tension ne fait que s'accentuer sous le regard discret des élèves qui commencent maintenant à prendre l'habitude de ces perturbations. Toujours est-il, cette contestation n'est pas la première du genre. Une tension indescriptible couve au sein de l'établissement depuis plusieurs mois. La semaine dernière, c'est quelque 99 % des professeurs exerçant dans l'établissement qui sont entrés en grève pour soutenir une enseignante de mathématiques ayant plus de 15 ans d'ancienneté et qui a reçu un avertissement écrit de la direction de l'éducation et cela sur proposition du proviseur. Au terme des trois jours de grève, une commission d'enquête de la DE s'est déplacée au lycée. Après audition des parties concernées, l'enseignante a été totalement blanchie et réhabilitée dans ses droits. Toujours est-il, les tensions s'éternisent et sont continuellement exacerbées par un climat de défiance et d'incrédulité qui aboutit chaque fois à des débrayages regrettables. Le lycée s'est, pourtant, forgé une renommée en matière de résultats au baccalauréat. Les professeurs, qui sont les acteurs de ces bons résultats, ne sont pas récompensés en contrepartie. “Nous ne cherchons pas des récompenses administratives car Dieu nous récompensera. Nous voulons seulement travailler dans la sérénité et ne pas vivre avec une épée de Damoclès”, nous a dit un professeur. C. Nath Oukaci