Une vingtaine de projets, dans les secteurs de l'industrie, l'agriculture, le tourisme, l'immobilier et la santé, estimés à plusieurs milliards de dollars, sont en cours de négociation. Le volume global des investissements déclarés en 2008 auprès de l'Agence nationale de développement de l'investissement (Andi) a atteint environ 2 402 milliards de DA pour un portefeuille de 16 925 projets. 95% sont des investissements locaux avec 16 823 projets, pour un montant estimé à 1 504 milliards de dinars. L'investissement étranger ne représente que 1% des projets enregistrés au niveau de l'Andi, soit 102 projets, dont 37 sont des partenariats entre des sociétés algériennes et étrangères, pour un montant global évalué à 897,591 milliards de DA. Sur 102 projets d'investissements directs étrangers, 38 émanent des pays arabes, avec une enveloppe globale évaluée à 405,098 milliards de DA, à même de créer 3 856 emplois. “Ce sont des investissements déclarés au niveau de l'agence, y compris ceux qui ont obtenu des conventions d'investissement, pour lesquels le conseil d'investissement a donné son accord, les conventions signées. Ce sont des engagements sérieux”, souligne le directeur général de l'Andi, M. Abdelkrim Mansouri. Les principaux investisseurs arabes en Algérie sont les Egyptiens, les Emiratis, les Omanais, le Qatar et l'Arabie Saoudite. Une enquête sur l'état de réalisation des projets déclarés entre 2002 et 2007 a été lancée par l'Andi. “Les premiers résultats seront connus au mois de mars prochain”, a indiqué M. Mansouri. Le directeur général de l'Andi précise aussi que les projets qui sont en cours de négociation, pour lesquels les conventions ne sont pas encore signées, “ne figurent dans les statistiques”. C'est, environ, une vingtaine de projets dans les secteurs de l'industrie, l'agriculture, le tourisme, l'immobilier et la santé. C'est le cas des projets annoncés par le groupe émirati Emaar. Le groupe, pour rappel, a signé en mars 2008 un mémorandum avec le ministère de l'Industrie sur la réalisation de trois projets dans les domaines de la santé et du tourisme. Emaar doit réaliser, en partenariat avec une entreprise algérienne, une “cité de la santé” sur 20 hectares dans la ville de Staouéli, sur le littoral ouest d'Alger, un établissement hôtelier et des infrastructures à usage public sur environ 400 hectares à Sidi Abdallah, une ville nouvelle en construction sur les hauteurs de la capitale. Le protocole prévoit également la réalisation d'un projet hôtelier et touristique intégré dans la zone touristique de Douaouda, près de Tipasa, sur près de 109 hectares. Aucun de ces projets n'est déclaré à l'Andi. “Ce sont des projets qui nécessitent un temps de négociation, d'étude et d'analyse”, explique M. Mansouri. Il faut aussi signaler la présence récente, active et diversifiée d'EIIC, un grand fonds d'investissement des Emirats. En dehors de son engagement dans le projet Dounya des Grands-Vents à Alger, non encore déclaré au niveau de l'Andi, EIIC prépare d'autres projets importants dans la sidérurgie, l'aluminium, le tourisme, l'agriculture et le secteur bancaire. “Pour EIIC, le projet déclaré chez nous c'est celui de Bouira. Comparativement aux autres projets de EIIC, c'est un petit projet”, a indiqué le directeur de l'Andi. Le docteur Camille Nassar, CEO pour l'Algérie représentant du groupe EIIC, a parlé d'un portefeuille de 20 milliards de dollars d'investissement. L'investissement direct arabe en Algérie risque d'être potentiellement plus important que celui des Européens et des Asiatiques au cours des prochaines années en raison de la disponibilité des ressources et d'une volonté politique partagée. Pour autant “son orientation préférée vers l'immobilier et les infrastructures de tourisme doit être infléchie au profit de projets porteurs d'un développement qualitatif plus important et générateur de productivité”, avait souligné l'ancien ministre des Finances, M. Abdelatif Benachenhou, en évoquant l'apport des capitaux arabes en Algérie. L'Andi, qui a été jusqu'à un passé récent réputée pour être une agence qui gère les avantages, veut passer à une attitude plus active, “en devenant une force de proposition, en allant vers les investisseurs, en leur suggérant des idées de projets”, souligne M. Abdelkrim Mansouri, annonçant l'élaboration de la nouvelle édition du guide Investir en Algérie, intégrant les évolutions législatives et réglementaires intervenues ces deux dernières années et le lancement, prochainement, d'un site web plus riche en informations et plus dynamique. L'Andi envisage par ailleurs d'organiser, en 2009, deux à trois rencontres. “Des journées de partenariat consistant à montrer des projets et les proposer aux investisseurs potentiels en présence des banques, des autorités locales et de tous les acteurs qui sont autour de l'investissement.” M. R.