À Boussaâda, la “Cité du bonheur'', la saleté choque non seulement le visiteur mais aussi les habitants de cette oasis, jadis un paradis sur terre. Des rebuts de fruits et légumes, une tête de mouton qui traîne, des ordures ménagères déversées dans chaque coin de rue, des sachets en plastique bourrées de détritus jetées de partout. Tel est le spectacle désolant offert dans la “Cité du Bonheur”. La gestion des ordures est devenue alors un problème majeur dans cette ville. Et face à cette situation, les services chargés de cette mission continuent d'être mis au pilori. L'APC avec ses 11 camions dont 3 en panne et ses agents permanents recrutés dans le cadre de l'intérêt général et les 9 coopératives “Blanches Algérie”, n'a pas échappé à des critiques des plus acerbes. Mais en réalité, une large part de responsabilité revient aux Boussaâdis qui appliquent peu “les prescriptions du code d'hygiène” et qui ne respectent pas les mesures de salubrité. Il y a un manque certain de conscience civique de la part de la population qui n'adhère pas à l'opération de la lutte contre les immondices. “Si chaque famille ou commerçant respectait les normes d'hygiène, la ville ne souffrira pas des ordures, que nous essayons de réduire au maximum. Je suis conscient de l'effort que nous devons fournir pour résoudre ce problème, mais nous devons être soutenus par les habitants”, affirme un responsable local. Un autre responsable de collecte d'ordures prend pour exemple l'environnement des marchés où la maîtrise de la situation reste quasi impossible : “Le cas des marchés pose un vrai problème. Les marchands laissent leurs ordures sur place”, dénonce-t-il. Dans son travail nocturne, un éboueur nous dresse un tableau peu reluisant. “Vous voyez, les commerçants et leurs riverains ne nous facilitent pas la tâche. Au lieu de mettre leurs ordures aux points indiqués, ils s'entêtent à assiéger d'immondices les rues, malgré la mise en place d'un dynamique réseau de dépotoirs”, fulmine notre interlocuteur. Pour les habitants, “il y a des camions de ramassage d'ordures qui passent mais... ne s'arrêtent pas. Il faut être là à ce moment précis avec les sacs. Mais même les sacs ou les poubelles placés sur leur chemin ne sont pas tous ramassés. On voit même des citoyens courir avec leurs ordures mais les éboueurs font semblant de les avoir pas vus. Dans certains quartiers, le camion ne passe plus.” “Nous souffrons énormément compte tenu des odeurs nauséabondes qui s'échappent de ce dépôt. Ces odeurs envahissent même nos chambres”, se lamentait Hadia, une habitante. En attendant que l'on ne débarrasse de ces tas d'ordures, Boussaâda doit prendre son mal en patience. Chabane BOUARISSA