Fragilisées sans doute par l'affront du temps et ramollies par l'ingrate main de l'homme qu'elles abritent pourtant d'esthétique manière contre les agents atmosphériques, les voûtes du boulevard Zighout-Youcef et de l'avoisinante avenue du révolutionnaire Che Guevara vont être décapées selon l'ébauche segmentée en trois tranches par la wilaya d'Alger. Donc, et du n°21 au 31 qu'est le tronçon de la première étape du sous-traitant de la Direction de l'aménagement et de la restructuration des quartiers (Darq), il va y avoir de la poussière sur l'échafaud pour y lustrer les frises du maître plâtrier d'antan. Quant à la seconde phase, celle-ci englobe les parties du n°1 au chiffre maléfique ou plutôt bénéfique 13 et du n°1 jusqu'au 9 qui s'ouvre sur l'horizon bleu. Enfin et au-delà de l'info, force est de prier pour qu'il y ait un sablage à l'identique, afin de sauvegarder l'esthétique architecturale. D'autant qu'ils doivent vénérer le vieil Alger, les gars de la Darq, puisqu'ils sont domiciliés du côté de l'une des 6 portes d'El-Djazaïr, celle de Bab El-Bahr du quartier de la Marine, qui est à proximité du Palais des Raïs ou le Bastion 23 du boulevard Amara-Rachid. Et puisqu'on est en plein dedans du vertige de la nostalgie, l'avenue Zighout-Youcef le vaut bien puisqu'elle est l'artère témoin d'une multitude de marchés populaires à l'époque de l'effervescence démocratique et du peu de bonheur qu'elle a charrié pour les “mahgourine” (les laissés-pour-compte). Nazim Djebahi