Le coup d'envoi de la 21e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) a été donné, samedi dernier, à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. Placée sous le thème “Cinéma africain : tourisme et patrimoines culturels”, cette manifestation s'étalera jusqu'au 7 mars prochain. “En décidant de se pencher sur ce thème, l'institution veut amener les professionnels africains du cinéma à se servir de leur art pour promouvoir et valoriser les richesses touristiques et patrimoniales du continent africain”, est-il écrit dans le dossier de presse du festival ; car, toujours selon la même source, “nul doute, le cinéma africain peut être un levier pour le développement d'un tourisme fondé sur le riche patrimoine culturel du continent. En retour, il s'agit d'explorer les pistes du tourisme qui peuvent servir le cinéma. Cette optique a prévalu au choix du thème de l'édition.” Par ailleurs, deux faits ou évènements vont marquer le Fespaco 2009, en lui donnant un cachet et une dimension très particulière. Cette 21e édition célébrera les 40 ans du Fespaco et les 20 ans de la Cinémathèque africaine de Ouagadougou. De plus, la célébration de ces deux dates anniversaire est placée “sous la dynamique d'une nouvelle vision pour le Fespaco : le programme Vision 21”. En effet, ce programme vise “à révolutionner le festival en tant qu'institution et événement, pour en faire une manifestation culturelle cinématographique de son temps”. Côté participants, différents pays du continent africain seront présents et représentés à ce festival, qui prend de l'ampleur d'édition en édition. L'Algérie ne sera pas en reste. Elle sera représentée par quatre productions cinématographiques récentes puisque sorties durant l'année 2008. Il y aura donc deux longs métrages, à savoir le phénoménal Mascarades de Lyès Salem. Ce film a fait un carton partout où il a été projeté. Toutefois, hormis les consécrations lors de festivals internationaux (il comptabilise 10 prix), Mascarades est une réussite populaire, séduisant ainsi le public qui s'est retrouvé impliqué et embarqué par l'histoire somme toute simple et banale de Mounir Mekbel et de sa famille, dans un bourg perdu de l'Algérie. L'autre long métrage en compétition est la Maison jaune d'Amor Hakkar, qui a remporté 3 prix au Festival du cinéma de Locarno, et qui a suscité intérêt et ovations à chacune de ses projections. Outre ces deux films, deux courts métrages représenteront l'Algérie à ce Fespaco. Il s'agit de Sektou (ils se sont tus) de Khaled Benaïssa, qui a été présenté en avant-première au Festival du court métrage de Taghit, à Béchar, où il a remporté deux prix, à savoir le Grand Prix et la Caméra d'or du meilleur film algérien. Après Babel et Peur virtuelle, Khaled Benaïssa s'attaque, en une vingtaine de minutes, à la normalité algérienne à travers l'histoire d'un animateur radio qui vit dans un quartier populaire algérois, où il se passe des choses peu communes et très étranges… Le court Goulili (dis-moi si tu sais) de Sabrina Draoui est également en lice pour ce Fespaco. Film pertinent, intime et qui flirte avec nos cordes sensibles, Goulili traite de la schizophrénie de la femme musulmane qui, prise entre deux feux, ne sait sur quel pied danser ni quelle voie prendre… Une belle audace de la jeune réalisatrice qui signe son premier court métrage et qui a reçu une mention spéciale du jury lors du dernier Taghit d'or. Par ailleurs, notons que l'édition 2009 du Fespaco est marquée aussi par un hommage à Ousmane Sembene, doyen des cinéastes africains et pionnier, disparu le 9 juin 2007. Amine IDJER