Résumé : À 14 ans, je découvrais la grand ville. Mes études s'avérèrent laborieuses, mais je devins médecin. Mon grand-père, puisant dans sa sagesse, me demande d'être indulgente envers les pauvres et les malheureux. 4iéme partie Mon éducation m'avait déjà initiée à certaines choses dans la vie. Mais du haut de mes 25 ans, et de mon titre de docteur en médecine, je me voyais le centre de l'univers. Pas pour longtemps cependant. Une fois la griserie du succès évaporée, je redescendis sur terre. Certes, j'étais une belle femme. Certes, j'étais médecin. Mais C'est maintenant que commençaient ma vie et mes responsabilités. Je m'installais dans mon cabinet flambant neuf, pris une assistante et entame ma carrière médicale avec abnégation. Je travaillais sans rechigner et je gagnais la confiance des gens à mon égard. Au bout de quelques mois, mon cabinet s'avéra trop étroit pour contenir le nombre allant crescendo de mes patients. La plupart d'entre eux étaient pauvres, mais riches de cette richesse qu'on ne retrouve que chez les gens simples et généreux. Ils viennent vous voir, étalent leurs problèmes et vous racontent leur vie sans ambiguïté. Le plus souvent, ils repartaient rassurés et plus confiants en eux qu'a leur arrivée. La plupart du temps, je diagnostiquais des maladies psychosomatiques que je traitais par des séances d'écoute, qui me coûtèrent du temps et de la patience. Mais, en fin de compte, le patient repartait souvent moins stressé et moins angoissé. La thérapie consistait simplement à le laisser parler et à l'écouter puis à lui prescrire des calmants afin de lui faire sentir que la consultation est plus physique que morale. Mon train-train de vie s'égrenait. Avec le temps, j'appris à maîtriser et mon métier et mon tempérament. Je devins plus sage, plus prévoyante, et sur les conseils de mon grand-père, j'offrais même une journée hebdomadaire de soins gratuits. Ce simple geste me fera grimper dans l'estime des gens. C'est alors que je rencontrais Hacène. Et le monde pris une autre facette. Hacène est entré en coup de vent dans ma vie. Il vint me consulter pour une indigestion. Mais je diagnostiquais plutôt une intoxication alimentaire. Je lui prescrivais alors un traitement, mais au bout de trois jours, il revint me voir pour se plaindre d'autre chose. Je ne trouvais rien d'anormal à son état de santé, et lui conseillais de prendre quelques jours de repos. Une semaine plus tard, il revient au cabinet et cette fois-ci se plaignait de maux de tête et de poussées de fièvre. C'était l'énigme totale pour un médecin, qui à l'issue de la consultation ne détectait rien d'anormal. Je conseillais à Hacène de faire un bilan général. Car, tout de même, sauf pour sa précédente intoxication, l'homme paraissait en excellente santé. Deux jours plus tard, il revient avec les résultats d'analyses qui, comme je l'avais prévu, s'avérèrent des plus normaux. Je tentais alors de rassurer davantage mon patient en lui démontrant que son état était des plus bons, et qu'il ne souffrait d'aucune maladie physique. Peut-être que vous n'avez pas le moral au beau fixe, et cela provoque parfois certains malaises passagers, lui dis-je. Mais rassurez-vous, vous êtes en excellente santé. Je sais, me répond-il en me regardant dans les yeux. Et je sais aussi de quoi je souffre. Alors, dites-le moi. Peut-être vous trouverais-je un remède. Ah oui. ça vous le trouverez. Car le remède, c'est vous… Y. H.