La violence contre les femmes, ce phénomène, il faut bien le souligner, a tendance à s'amplifier avec la dégradation de la situation socioéconomique du pays, la rareté de l'emploi qui rend la femme en quête d'emploi plus vulnérable, plus fragile et plus exposée à toute forme de harcèlements. Profitant de la célébration de la Journée mondiale de la femme, qui s'est particulièrement distinguée cette année à Sidi Bel- Abbès par la promotion des femmes officiers de police au grade de commissaire, des inspectrices promues officier et des agents de l'ordre public élevés au grade de brigadier, la sûreté de wilaya a présenté un bilan des plus éloquents au sujet de la violence contre les femmes et qui dénote de l'ampleur de ce phénomène dans cette wilaya. Un phénomène qu'il faut bien souligner a tendance à s'amplifier avec la dégradation de la situation socioéconomique du pays, la rareté de l'emploi qui rend la femme en quête d'emploi plus vulnérable, plus fragile et plus exposée à toute forme de harcèlement sexuel et plus particulièrement lors de son recrutement, son renouvellement de contrat de travail, sa titularisation, ou sa promotion. En effet, les cas de violence contre la femme traités par le service de la police judiciaire durant les cinq dernières années (de 2004 à 2008) sont au nombre de 641 cas, toutes formes confondues, soit une moyenne de 100 cas par an. Parmi ces affaires, l'on relève 47 cas de violence, dont l'agresseur est soit le père ou le frère, 118 cas de violence conjugale et 476 autres cas d'ordre passionnel. Les autres formes de violence enregistrées et traitées durant cette période sont la violence sexuelle avec 9 cas, 4 femmes ont été victimes de viol, 4 ont fait l'objet d'inceste, 212 ont été maltraitées et 27 autres victimes d'harcèlement sexuel. Les coups et blessures volontaires viennent en tête avec 385 cas, suivis du mauvais traitement avec 215 cas. Les chiffres de la police indiquent que l'année 2004 a eu son lot de violence avec 147 affaires, dont 105 cas de CBV. À partir de 2005 et jusqu'à 2007, les chiffres relatifs aux différents cas de violence ont connu annuellement, une baisse sensible avec respectivement 129, 118 et 113 cas. Par contre durant l'année 2008, le mauvais traitement à l'égard des femmes, les agressions physiques et les violences sexuelles ont considérablement augmenté et ont constitué un ensemble de 134 cas de femmes violentées, dont 31 ont été violentées par leurs conjoints, 16 ont fait l'objet d'harcèlement sexuel et 46 ont subi des mauvais traitements. Interrogé par nos soins au sujet de ce phénomène, certaines femmes et psychologues ont signalé que la violence contre la femme est quotidiennement présente, soit au domicile conjugal, dans la rue et parfois même sur le lieu de travail. Certaines orphelines, ou sans emploi n'ont pas où aller pour échapper à la violence des conjoints, ou du concubin, elles sont livrées à elles-mêmes et vivent le calvaire, néanmoins, l'on constate chaque jour des femmes qui se révoltent contre le diktat imposé par leurs agresseurs et elles n'hésitent pas à les dénoncer aux différents services de sécurité. Malgré cela et selon nos interlocutrices, la violence continue toujours à sévir, surtout à Sidi Bel-Abbès, avec ses effets et ses conséquences, qui le plus souvent sont dramatiques. Les praticiens qui examinent souvent les femmes victimes de violence, nous ont révélé que les violences verbales et physiques, causent de nombreux dégâts corporels, notamment des hématomes, des hémorragies, des fractures et des handicaps ou même la mort. Ces derniers engendrent également à leur tour des préjudices moraux, comme la perte de la valorisation de soi-même, la dépression nerveuse, des psychoses, des cauchemars, des angoisses perpétuelles, des maladies nerveuses, la peur des relations sexuelles. Certaines, plus fragiles, se livrent à la prostitution, s'adonnent à la drogue et à l'alcool ou recourent au suicide. A. BOUSMAHA