Un bon coup de marketing qui colle avec l'anniversaire du cessez-le-feu. Le coup d'envoi pour la course de l'élection présidentielle commence aujourd'hui, 19 mars, date symbolique, pour les six prétendants au fauteuil d'El-Mouradia. Chacun ira de son côté, qui à Tébessa, qui à Alger ou à Batna, à l'Est, où le premier coup de feu a été tiré, après la décision de déclencher la lutte de Libération nationale. Un bon coup de marketing qui colle avec l'anniversaire du cessez-le-feu. Dans cette campagne, le candidat indépendant, Abdelaziz Bouteflika, part avec une longueur d'avance de par sa position d'abord, ensuite de par le nombre incalculable de soutiens divers qui ne cessent de parvenir à sa direction de campagne, même si beaucoup relèvent plus d'une allégeance mal placée que d'une conviction. Le grain et l'ivraie risquent de se mélanger dans un magma compact dont il sera, plus tard, difficile de démêler l'embrouillamini. Chacun se targuant de constituer l'artisan de la victoire pour en tirer des prébendes inavouées. Cela étant, la campagne s'annonce à sens unique, si ce n'est ce trublion nommé Louisa Hanoune qui peut apporter son grain de sel avec ses positions courageuses, mais dont les arguments économiques sont souvent obsolètes quoiqu'elle s'en défende en disant mener une lutte contre le désespoir et la fatalité. Les autres ? Un discours populiste qui ne prendra pas faute d'ancrage populaire justement. Touati est annoncé à Tébessa “pour le changement” puisque tel est son credo. Mohamed Saïd à Bab El-Oued, dans la mythique salle Atlas, offrira son bouquet miracle, “le changement, aujourd'hui pas demain”. Finalement, à choisir faute de choix, le candidat Bouteflika qui rempile pour un troisième mandat reste le mieux placé du fait d'un programme où le développement humain et l'amélioration du climat d'affaires et des conditions pour les investissements bénéficient d'une attention soutenue à même de faire sortir enfin le pays des incertitudes qui ont longtemps pesé, pour prendre le bon cap au bénéfice du bien-être de plus larges pans de la société. En fin de course, il y aura finalement le lièvre et les tortues et, cette fois-ci, le lièvre est dans la course depuis dix ans. Comment ne peut-il pas arriver largement premier à l'arrivée quitte à contredire La Fontaine? Reste la question qui taraude les états-majors politiques : combien y aura-t-il d'adeptes pour ce challenge inédit ? En clair, comment gérer la hantise de l'abstention ? O. A.