Le président du Venezuela, Hugo Chavez, a vivement critiqué son homologue américain Barack Obama, qualifié de “pauvre ignorant”, et écarté un prochain retour de son ambassadeur à Washington. Chef de file de la gauche radicale en Amérique latine, M. Chavez a reproché au président des Etats-Unis de l'avoir accusé d'“exporter le terrorisme”, mais il n'a pas précisé dans quelles circonstances ce dernier aurait prononcé ces paroles. “Maintenant tu viens m'accuser d'exporter le terrorisme ? Le moins qu'on pourrait dire, c'est "pauvre ignorant" ! Il devrait étudier davantage pour connaître la réalité latino-américaine”, a déclaré le chef d'Etat vénézuélien au cours de son programme télévisé “Allô Président”. Proche allié du leader cubain Fidel Castro, M. Chavez, qui avait entretenu des relations exécrables, avec l'administration de l'ancien président américain George W. Bush, avait jusqu'ici adopté un ton plus modéré à l'égard de son successeur. Lors de son intervention télévisée, il a précisé qu'il avait décidé de reporter le retour de son ambassadeur à Washington. Les Etats-Unis avaient expulsé en septembre l'ambassadeur vénézuélien, en représailles à une mesure similaire du gouvernement de Caracas. “J'avais déjà prête la désignation d'un nouvel ambassadeur pour envoyer un signal, mais quand j'ai vu ce qu'Obama a dit, j'ai mis la décision dans un tiroir et je me suis dit que nous allions plutôt attendre”, a indiqué M. Chavez. Pour lui, le président américain a envoyé de “mauvais signaux”. “Si Obama nous respecte, nous le respecterons. Mais s'il veut continuer à nous manquer de respect, nous affronterons l'empire sur tous les terrains”, a-t-il dit. Selon M. Chavez, Barack Obama l'aurait également décrit comme un “obstacle au développement en Amérique latine”. “Quelle ignorance ! Le véritable obstacle, c'est l'empire que vous présidez, celui qui a exporté le terrorisme depuis 200 ans, a lancé des bombes atomiques sur des villes innocentes, a bombardé, envahi et ordonné l'assassinat de qui vous souhaitiez”, a-t-il poursuivi. Les deux dirigeants, qui ne se sont jamais rencontrés, doivent participer au sommet des Amériques, prévu en avril à Trinidad et Tobago. M. Chavez a précisé qu'il exigerait à l'occasion de ce sommet la fin de l'embargo économique imposé par les Etats-Unis à Cuba depuis 1962. “Cet embargo est criminel, le président Obama est dans l'obligation morale de le suspendre”, a-t-il affirmé. R. I./Agences