Alors que son discours électoral était jusqu'ici axé sur les thèmes brûlants de l'actualité politique et sociale algériennes, comme l'alternance au pouvoir, la jeunesse, le logement et la corruption, M. Faouzi Rebaïne, président de AHD 54, aura surpris tout son monde lors de la huitième étape de son périple électoral qui l'a conduit dans la wilaya de Djelfa. En effet, la nombreuse assistance venue très tôt, jeudi, à la maison de la culture Ibn-Rochd, grâce à une mobilisation sans faille du comité de campagne, a eu droit à un discours recadré et différent, puisque le candidat à l'élection présidentielle du 9 avril prochain aura, contre toute attente, consacré les vingt minutes de son intervention au seul thème de l'agriculture et de la sécurité alimentaire. Tirant à boulets rouges sur le système qui “a mené le pays à la faillite”, le président de AHD 54 s'étonnera que l'Algérie soit “le seul pays au monde qui importe ce qu'il doit consommer”. “Nous consommons plus de blé que le peuple chinois, nous continuons à importer la pomme de terre et la viande !” s'est-il exclamé tout en se demandant “où sont passés les milliards injectés dans l'agriculture ?” M. Faouzi Rebaïne promet, s'il est élu, “de réorganiser le secteur, de réglementer le marché et de réguler la distribution de façon à barrer la route aux intermédiaires”. Pour ce candidat à la magistrature suprême, cette réforme passe, bien entendu, par “un contrôle rigoureux des marchés de gros et l'éradication des barons de l'importation qui affament le peuple en instaurant la tchipa”. Il s'engage, entre autres, à “exonérer d'impôts l'activité agricole, à régler la question du foncier agricole, à protéger l'investissement et à redynamiser l'industrie agroalimentaire en vue d'assurer une répartition équitable des richesses.” S. OUAHMED