Résumé : Voulant se débarrasser de sa grossesse indésirable, la jeune femme s'est rendue chez une matrone. Mais cette dernière n'a fait expulser que la moitié du fœtus… Une hémorragie survient… 18eme partie Je passais trois jours à l'hôpital. Mon ventre était nettoyé certes, mais mes organes génitaux avaient subis des dégâts considérables. Mes ovaires ne fonctionnaient plus. J'étais devenue stérile à vie. Ce fut un dur coup pour moi. Par mon geste inconscient, j'aurais pu mourir et laisser mes enfants livrés à eux-mêmes. Une semaine plus tard, je pus reprendre mon travail plus morte que vive. Quelques mois passèrent. Mon mari était toujours en prison. Mais j'avais un salaire, et mes enfants mangeaient à leur faim et j'avais même scolarisé les deux plus grands. Mes parents m'aidaient autant qu'ils pouvaient. J'avais même réussi à mettre quelques économies de côté. Vers la fin des vacances scolaires, ma belle-mère vint me voir pour me dire que mon mari avait besoin d'un avocat. Je répondis que je n'avais pas les moyens de payer un avocat, et qu'il n'avait qu'à se débrouiller. Ma belle-mère se met à pleurer : - Mais ma fille, me dit-elle. Tu es sa femme. C'est le père de tes enfants. Comment peux-tu l'abandonner ainsi, alors qu'il a tant besoin de réconfort. Je lui répondis que c'était plutôt lui qui nous avait abandonnés, moi et les enfants. Elle pleura tant, et me supplia que je finis par céder. Je lui remets mes économies. Quelques semaines plus tard, mon mari qui avait déjà purgé une année de prison sera libéré. Il vint tout bonnement me retrouver chez mes parents. Je lui signifiais qu'on devait quitter les lieux et aller nous installer ailleurs. Il m'approuva, mais ne fait rien pour m'aider à dénicher un logement. Ce fut moi qui encore une fois dus me débrouiller seule pour louer un deux pièces-cuisine pas loin de mon lieu de travail. Le loyer coûtait les trois quarts de mon salaire, mais je pensais que mon mari allait chercher du travail pour m'aider à joindre les deux bouts. Hélas. L'ivrogne revint à la charge, et me battait tous les soirs pour me soutirer mon argent et aller le dépenser dans les bars. Je ne savais plus quoi faire. Encore une fois, la vie me montrait un visage hideux. Le drame est que mon fils aîné contracta une maladie des yeux, et qu'il me fallait beaucoup d'argent pour payer ses soins, sinon c'est la cécité qui le guette. Que faire ? Un jour, je tombais sur une proposition de travail chez un commerçant. Ce dernier voulait que je fasse le ménage dans ses magasins après les heures de travail. Pour moi, c'était une aubaine, d'autant plus que cela ne m'empêchait pas de continuer à travailler dans l'atelier de couture. Je fais appel à une voisine pour me garder les petits, et je repris confiance en moi. Je serais à l'abri du besoin si Dieu le veut. Mais les choses ne s'arrangèrent guerre. Mon mari prenait tout mon argent. La misère collait à mes basques. L'état de mon fils s'aggravait. Le médecin me sermonna parce que je tardais à le faire opérer. Et l'opération coûtait au moins six fois mon salaire. Je n'avais même pas les moyens de payer ses traitements. Je m'adressais alors au commerçant chez qui je faisais le ménage pour lui demander de m'aider. Il me regarde. Puis prenant un air d'agneau blessé, il vint me caresser la joue en me disant : - Non, mais il fallait le dire plus tôt. Je vais payer l'opération de ton fils. Dès demain, tu pourras l'hospitaliser. Ce fut vite fait. Mon fils subit l'intervention avec succès et je respirais de soulagement. Seulement ,mes peines n'étaient pas terminées. Pour que ce commerçant accepte de m'aider, j'ai dû lui vendre mon corps ! Et à partir de ce jour, je n'avais plus d'autre recours que la prostitution pour subvenir aux besoins de mes enfants. À chaque fois que cela est nécessaire, je vendais mon corps. Mon mari n'a pas du tout changé ses habitudes. Bien qu'il n'ait plus recours au vol, il passe son temps à boire et à se droguer. Tant pis si je dois subir toutes les humiliations du monde. Pour lui, seul compte le fait que je lui ramène de l'argent. Et cela dure depuis plusieurs années. Y. H.