1. Lorsque l'eau d'irrigation utilisée est saumâtre Description du problème : Ce sont les échanges de cations entre le sol et l'eau d'irrigation qui sont à l'origine de la salinisation des sols. Quelles solutions préventives : est-il possible d'éviter que l'eau devienne saumâtre ? À la recherche des causes de la salinité de l'eau d'irrigation… La concentration en sel élevée de l'eau d'irrigation peut être le résultat d'actions de l'homme en amont des surfaces irriguées, telles que la déforestation par exemple. Quelles solutions curatives : comment faire face à une eau d'irrigation saumâtre ? Augmentation de la fréquence des irrigations, accroissement de l'apport d'eau aux plantes en considérant les besoins de lessivage et/ou association de différentes sources d'eau ; réhabilitation par modification des pratiques culturales ; drainage de surface ; drainage artificiel souterrain vertical ; drainage artificiel souterrain horizontal. 2. Lorsque la nappe superficielle est proche avec une eau de qualité médiocre Description du problème : L'agriculture irriguée modifie, d'un côté, l'équilibre en eau créé par la pluie et le débit des fleuves et, de l'autre, le niveau des nappes souterraines, l'évapotranspiration et la transpiration de l'autre. L'agriculture irriguée entraîne un apport d'eau supplémentaire aux nappes souterraines superficielles. Les besoins en lessivage qui supposent un apport d'eau supérieur aux besoins des plantes, mais également une mauvaise gestion du transport et de l'application de l'eau (pertes) entraînent une remontée des nappes vers la surface du sol. La présence de la nappe phréatique réduit la profondeur jusqu'à laquelle les sels sont lessivés. La demande évapotranspiratoire peut être prélevée directement de la nappe ; l'eau chargée des sels lessivés est alors entraînée dans un mouvement ascendant appelé remontée capillaire. Au cours de cette ascension, l'eau est progressivement évapotranspirée, ce qui concentre la solution du sol. C'est le processus d'évapoconcentration. Ce phénomène non seulement annule le lessivage, mais entraîne à nouveau les sels dans la partie supérieure du sol, la plus sensible pour la croissance des plantes. Les nappes phréatiques des périmètres irrigués sont souvent riches en sels. D'une part, elles recueillent les eaux lessivant les sels et, d'autre part, lors de leur remontée, elles peuvent remobiliser des sels des couches profondes, précipités en surface lors du processus d'évapotranspiration. Quelles solutions curatives ? Abaissement du niveau de la nappe : par la surélévation des terres ; un système de drainage artificiel souterrain horizontal ; réhabilitation par modification des pratiques culturales : jachère et travail du sol, utilisation de plantes résistantes à la salure ; biodrainage. 3. Lorsque l'on est en présence d'un aquifère côtier dont l'eau est prélevée pour l'irrigation Description du problème : Des pompages excessifs d'eau douce dans la nappe phréatique côtière peuvent entraîner des dépressions, comblées par les eaux de mer voisines. L'eau de mer pénètre par le sous-sol par effet de contraste de densité entre l'eau douce continentale et l'eau salée (l'eau de mer contient en moyenne 30 grammes de sel par litre et est donc plus dense et plus lourde que l'eau douce). Ce phénomène est connu sous le nom d'intrusion de biseau salé. Cette intrusion, au-delà d'une position naturelle de faible pénétration, est quasi systématiquement la conséquence d'une surexploitation de l'aquifère. Quelles solutions ? Limitation des prélèvements dans la nappe ; recharge de la nappe. Source : centre d'information sur l'eau agricole et ses usages