La 3e édition de formation franco-algérienne, dont le coup de starter a été donné à l'espace culturel Mouloud-Mammeri de Beni Yenni (Tizi Ouzou), s'étalera sur une semaine, jusqu'au 19 avril. Cette coopération et soutien franco-algériens en matière de développement local étaient un projet de longue haleine alimenté par des formateurs des deux rives de la Méditerranée, depuis 2002. Cette année, la formation inscrite au volet “Fromagerie de chèvre” est à sa première édition. Pas moins de 60 personnes prendront ainsi part au lancement du projet. L'initiative, on ne peut plus louable, a intéressé les autorités locales de la daïra, des communes limitrophes telles que Aïn El-Hammam, Ouacifs, Yatafene, Tizi Rached, des étudiants en agronomie et des formateurs dont un représentant venu de Nîmes (France) pour la même occasion. La réussite vient aussi des associations culturelles et des comités de villages des collines oubliées qui ont voulu se mettre de la partie. “Nous voudrons perpétuer à travers plusieurs localités de Kabylie la fabrication du fromage de chèvre. Pour commencer, il faut dire que le projet est plus qu'accessible, il est à la portée de tous, pourvu qu'il y ait un peu de bonne volonté et de ténacité”, dit le président de l'ADPAL (Association de développement et de promotion de l'agriculture locale). Cette entreprise est naturellement accessible dans les régions montagneuses, où l'élevage de chèvres, qui ne nécessite pas beaucoup d'efforts, pourrait rendre pérenne cette production à mesure que cet effort devient rationnel. Encore un avantage donc pour la création d'emplois, mais faudra-t-il que des jeunes prennent goût à ce genre de formation. La spécialité caprine pourrait leur apporter gros. À ce propos, une représentante du domaine agricole fera remarquer aux futurs attributaires de projets de développement de ce genre d'élevage en zone rurale que l'Etat pourrait faciliter la tâche avec des subventions. “Les bénéficiaires de projets relatifs à l'élevage et le processus de fabrication du fromage doivent simplement disposer d'un local en bonne et due forme, respectant les normes dûment agrémentées par les services sanitaires et une contribution personnelle de 15% pour pouvoir facilement solliciter une subvention de 500 000 DA”, explique la représentante du FNDA. Toutefois, et afin d'élargir la spécialité en encourageant le développement de la fromagerie de chèvre, “les dispositifs étatiques (Cnac, Ansej, Angem… ) nous seraient d'un parfait secours dès lors que les jeunes manifestent réellement leur engouement à ce genre d'activité”, suggère M. Aberkane, président de ADPAL. Faut-il souligner que la vocation première de cette association, en parfaite harmonie avec son partenaire AMSED (une association méditerranéenne, semblable, sise à Strasbourg), était limitée à la formation. Aujourd'hui, avec la résistance et la continuité, une dynamique d'échange et de création a fait ses preuves par des réalisations efficaces, avec notamment plusieurs chantiers d'été. Un exemple de partenariat et une ouverture vers le tourisme solidaire. Une certitude demeure chez les formateurs et les stagiaires. “Le métier naturel mériterait bien une technique et une meilleure exploitation si l'on veut vraiment réussir le processus de développement de la fromagerie caprine”, dit un participant. “Grâce à l'engagement de tous, notamment l'effort d'un Franco-Algérien et le dispositif Praosim issu du ministère de l'Immigration, qui avaient facilité la coopération, le projet a été rendu possible”, poursuit M. Aberkane, responsable du projet. Rappelons que la formation est aussi assurée par la petite contribution des participants contre une modeste somme de 2 000 DA pour les participants et 1 000 DA pour les étudiants. LIMARA B.