Le verdict tombera lundi prochain et toute la famille maternelle de Safia attend avec impatience cette journée. Une décision de justice concernant la paternité de Y. M., le père biologique de la petite qu'on appelle toujours officiellement Sophie Scharbook, après un test ADN sur demande de la défense des Benekrouf. “Nous sommes certains de notre fait et nous espérons que la justice nous sera rendue”, nous dit Abdelkrim, l'oncle maternel de Safia, rencontré au domicile familial au quartier populaire de Carteaux. Ce domicile même qui a vu une intervention policière “musclée”, selon les propres termes de notre interlocuteur, à 21h, le 15 mars dernier. “Ils ont bouclé tout le quartier pendant près de deux heures et investi la maison. Ils étaient au moins une cinquantaine”, ajoute-t-il. La grand-mère de Safia, documents en main, ne comprend pas que la justice ne lui soit pas rendue. Epuisée, elle affirme qu'elle ne baissera pas pour autant les bras. Concernant ses contacts en France pour plaider son dossier, Abdelkrim nous montre une correspondance de Bernard Bajolet, l'ancien ambassadeur français alors en poste à Alger, où le diplomate lui répond qu'il n'est pas des prérogatives de l'ambassade de procéder à des tests ADN sur Jacques Scharbook dans le but d'authentifier sa paternité. Pour rappel, en février 2008, la Cour suprême avait confirmé un jugement d'appel ordonnant la restitution à son père français de la fillette. Le pourvoi en cassation avait été introduit par la grand-mère de la fillette, condamnée en première instance et en appel à rendre l'enfant à son père résidant en France. Mais depuis l'intervention policière, la piste de la petite Sophie semble être perdue. Aucune information n'a filtré sur sa destination après avoir transité par le siège de la sûreté de la wilaya d'Oran. Le dossier de paternité a été déposé au niveau de la chambre du statut personnel près la cour d'Oran.