Selon le Home Office, en moyenne 4 individus sont expulsés chaque mois en raison de leur affiliation à des groupes intégristes. Le ministère de l'Intérieur britannique a rendu publique mardi dernier une liste dévoilant l'identité de 16 personnalités étrangères interdites d'entrée au Royaume-Uni ou bannis du territoire. Ces individus rejoignent une centaine d'autres recensés depuis 4 ans, c'est-à-dire depuis l'entrée en vigueur des lois antiterroristes mises en place suite aux attentats du 7 juillet 2005 dans les transports londoniens. L'inventaire qui inclut des représentants du mouvement d'extrême droite, cible surtout des chefs extrémistes musulmans, qualifiés de prêcheurs de la haine par les médias britanniques. Parmi eux figure le Syrien Omar El-Bakri, connu pour sa proximité avec les mouvements djihadistes dont il glorifie et cautionne les actions. Selon Jackie Smith, ministre de l'Intérieur, en moyenne 4 individus du même profil qu'El-Bakri sont chassés du territoire britannique chaque mois. “Venir au Royaume-Uni est un privilège. Tous ceux qui piétinent nos valeurs et contestent notre mode de vie doivent savoir qu'ils ne sont pas les bienvenus”, a signifié la locataire du Home Office. Cependant, une partie de la classe politique et de la presse lui reproche de ne pas aller plus loin. Le gouvernement travailliste est notamment accusé de laxisme à l'égard d'organisations musulmanes extrémistes qualifiées de dangereuses comme Hiz Tahrir et El-Mouhadjiroun. En dépit de son discours pacifiste, Hizb Tahrir est soupçonné de recruter des apprentis terroristes sur les campus. Il y a un peu plus d'une année, le refus d'octroyer un visa d'entrée au cheikh El-Karadaoui, mufti d'El-Azhar, avait suscité une grande polémique au royaume de Sa Majesté. Des organisations musulmanes se sont élevées contre cette interdiction, rejetant l'idée selon laquelle l'exégète égyptien est un fanatique. Au lendemain des attentats de 2005, il avait même été invité par la mairie de Londres à donner une conférence sur l'Islam. Depuis, la menace terroriste persistante pousse le gouvernement britannique à prendre les mesures préventives les plus radicales. La signature d'accords d'extradition avec des pays musulmans comme la Jordanie et l'Algérie obéit à son désir de se débarrasser de tous les individus qui peuvent représenter une menace à la sécurité interne. Il y a quelques mois, le Home Office ordonnait le transfert de quatre Algériens. Au même moment, le clerc palestinien Abu Kutada devait aussi être mis dans un avion à destination de Amman en Jordanie, où il est accusé de terrorisme. Mais dans les deux cas, les mis en cause ont réussi à suspendre leur extradition en introduisant des appels devant la Cour européenne des droits de l'homme.