Le quotidien Horizons a choisi de célébrer à sa manière la Journée mondiale de la liberté de la presse, en publiant un livre à la mémoire des pionniers de la presse algérienne et des journalistes morts dans l'exercice de leur profession. Le livre est une œuvre de reconnaissance au travail accompli par les aînés qui ont montré la voie et qui ont tant donné à la corporation. Beaucoup ont été fauchés par le terrorisme, d'autres emportés par la maladie, alors que ceux qui restent de ce monde, sont gratifiés par l'oubli et l'ingratitude. Les pionniers de la presse, sans qui la presse algérienne ne serait jamais ce qu'elle est aujourd'hui, ont tout donné pour ce métier et ont formé des générations entières de journalistes dont l'auteur de ces lignes, sans jamais rien demander, sans jamais rien attendre. Le livre replonge dans l'histoire de la presse algérienne en déterrant des noms que la mémoire collective a fini par oublier. De Abdelmadjid Benzine en passant par Mimi Maaziz, Noureddine Naït Mazi, Mohamed Abderrahmani et Rachid Maouche, sans oublier Tahar Djaout, Ziane Farah, ou encore Bachir Rezzoug et Kheïreddine Ameyar. Djamel Bensâad, mort dans sa Djelfa natale, dans l'anonymat total, Amazit Boukhalfa qui a tant donné à la presse algérienne et qui refuse toujours, malgré quelques soucis de santé, d'accepter l'idée qu'un journaliste puisse aller à la retraite. Les victimes de l'attentat qui avait ciblé l'avion des journalistes accompagnant le président Boumediene au Vietnam n'ont pas été oubliées. La corporation a, en effet, de tout temps, payé un lourd tribut pour accomplir sa mission. Pour ceux qui ont tout appris de ces aînés, le livre donne des frissons. Pour ceux qui ne les ont pas connus, le livre immortalise ces aînés. Un grand bravo pour l'équipe d'Horizons pour ce travail de mémoire. Il reste à espérer que les écoles de journalisme et les journaux fassent un geste envers ceux qui restent en vie, en les conviant à donner des cours, des formations, et en profitant de leur précieuse expérience.