Les TIC sont la locomotive de l'économie d'aujourd'hui, basée sur le savoir et la connaissance. L'Algérie a pris conscience de cette donnée moderne qui se trouve au cœur de la mondialisation et a la ferme volonté de rattraper son retard dans le domaine pour bien s'insérer dans la nouvelle économie mondiale dont les règles de fonctionnement s'imposent à tous les pays. C'est, en substance, ce qui ressort des propos que nous a tenus M. Chérif Ben Mahrez, directeur général des technologies de l'information et de la communication, dans son bureau du ministère de la Poste et des TIC. Pour bien illustrer son affirmation, M. Ben Mahrez cite l'exemple de Singapour, ce petit pays dont la superficie n'excède pas l'espace compris entre El Harrach et Staouéli, qui génère annuellement des rentrées en devises à peu près équivalentes à celles de l'Algérie, alors qu'il ne dispose de quasiment aucune ressource naturelle. “Même pas d'eau !” s'exclame-t-il. Mais Singapour a pu compenser ses faiblesses en investissant massivement dans la matière grise dont les TIC ne sont que le produit palpable et en perpétuelle évolution. L'Algérie est mal classée parmi les pays du monde quant à l'usage des TIC, mais elle entend combler rapidement son retard. C'est pour cela qu'un vaste plan multisectoriel sur cinq ans a été élaboré par des compétences algériennes, et “rien qu'algériennes”, nous fait observer M. Chérif Ben Mahrez. Intitulé “La stratégie e-Algérie 2013”, le document de synthèse de ce plan annonce, dès son préambule, l'ampleur et l'importance qu'ont voulu lui donner ses concepteurs. On y lit, en effet : “Les technologies de l'information et de la communication sont devenues un puissant levier de développement économique et social. Elles sont la source d'innovation continuelle au cœur de la croissance des économies et créent des opportunités nouvelles de développement. Il est donc indéniable que l'intégration de notre développement dans un contexte de mondialisation s'avère nécessaire afin d'éviter une fracture irrémédiable avec les économies mondiales. La mutation de notre société vers une société fondée sur le savoir et la connaissance est en fait un enjeu vital.” C'est tout dire, d'emblée, et situer l'impérative nécessité de s'intégrer au mieux dans un environnement mondial où les innovations technologiques et même de pures théories scientifiques, en dépit de leur rythme de plus en plus accéléré, sont immédiatement applicables et utilisables dans le mouvement économique qui leur impulse, en retour, une plus grande vitesse et une ampleur plus élargie. Les principes globaux et les objectifs fondamentaux ainsi fixés, le plan est éclaté en treize axes majeurs. “Pour chacun des axes majeurs, un état des lieux a été élaboré suivi d'une définition d'objectifs majeurs et spécifiques à atteindre au cours des cinq prochaines années, ainsi qu'une liste d'actions pour leur mise en œuvre.” Il est évident que l'économie, la culture, aussi bien que la société en général seront quelque peu bousculées, voire carrément chamboulées par les impacts directs et indirects de cette introduction massive des TIC et de leur usage, mais, selon M. Ben Mahrez, bien que très rapides, les innovations sont vite acceptées par la société.