Les Européennes n'étant pas la tasse de thé des français, le président Nicolas Sarkozy n'a pas trouvé mieux que de recourir à la menace turque pour essayer de mobiliser son électorat de droite et d'extrême droite. Parallèlement au syndrome sécuritaire dont le locataire de l'Elysée a le secret, le SG du parti présidentiel (UMP), Xavier Bertrand a introduit dans la dernière ligne des élections du parlement européen la question de l'adhésion de la Turquie à l'UE. Un cheveu dans la soupe mais un clin d'œil aux lepénistes de tout poil. “Non aujourd'hui, non demain et non après-demain”, n'arrête-t-il pas de marteler dans une France frappée de plein fouet par le crise économique et qui est semi-paralysée par divers mouvements sociaux. Manœuvre électorale alors que tout le monde sait que ce n'est pas dans la prochaine mandature de la chambre des députés européens que se décidera l'adhésion ou non de la Turquie. D'ailleurs, le processus de négociation est en partie gelé depuis 2002 et la France de Sarkozy n'a pas arrêté de fustiger le Royaume-Uni, qui voudrait faire rentrer également l'Arménie, l'Ukraine, la Géorgie, la Biélorussie, etc. Et l'Allemagne qui ne voit d'inconvénients à l'adhésion du pays de son plus gros gisement d'étrangers et d'Allemands d'origine étrangère. La France, et bien qu'elle s'en défende, n'hésite pas à faire preuve d'islamophobie en agitant les différences culturelles et religieuses. Les politologues l'auront compris, la Turquie est mise au centre du débat pour les élections européennes pour des raisons populistes. Sinon pourquoi s'exciter à propos d'un pays qui négocie difficilement une adhésion qui n'interviendra pas avant 15 ans ? Les opposants français de Sarkozy ont perçu dans sa nouvelle agitation le souci de ménager un électorat très à droite, “la seule réserve de voix qu'il lui reste”.