Les prix du pétrole pourraient augmenter à 70-75 dollars en 2010 en cas de reprise de l'économie mondiale qui stimulera la demande pour le brut, a estimé hier à Alger, le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil. “Pour l'année prochaine (2010), nous prévoyons des prix entre 70 et 75 dollars”, a indiqué M. Khelil, à la presse en marge de la présentation du bilan 2008 de la Commission de régulation de l'électricité et du gaz. Cependant, a-t-il précisé, “en termes de prix, nous ne pouvons faire que des prévisions approximatives. Nous estimons que nous allons atteindre 60 à 65 dollars d'ici à la fin de l'année (2009) et si l'économie mondiale reprenait début 2010, particulièrement en Union européenne, cela va donner un coup de fouet à la demande pétrolière qui va se traduire par des prix entre 70 et 75 dollars”. Le ministre a expliqué que l'augmentation de la demande européenne pourrait contribuer à la baisse des stocks et aider au retour des fondamentaux du marché que sont la loi de l'offre et de la demande. Il a souligné, dans ce sens, la décision “opportune” prise par l'Opep en décembre dernier à Oran qui a contribué à stabiliser les prix durant les deux mois qui ont suivi cette réunion. Commentant le dernier redressement des prix jusqu'à plus de 65 dollars, M. Khelil a indiqué que “l'espoir d'une relance économique mondiale a poussé au stockage du pétrole (par les investisseurs), créant une demande pour le stockage”. À propos du surplus des stocks excédentaires, estimé actuellement à 62 jours de consommation, le ministre a prévu qu'il sera réduit à 52 jours (son niveau moyen durant les cinq dernières années) d'ici six à douze mois, soulignant, toutefois, que cela dépendra de la discipline au sein de l'Opep à appliquer ses décisions de baisse. M. Khelil a regretté, par ailleurs, que l'Opep n'eut pas été invitée à la réunion des ministres de l'Energie du G8 organisée récemment à Rome, précisant que ce groupe cherchait un prix de l'énergie “pas trop élevé, voire même bas”. Sur ce point, le ministre a précisé que la mise en place d'un mécanisme pour stabiliser les prix de brut entre 70 et 90 dollars tel que proposé par la firme pétrolière italienne Eni.