On ignore s'il s'agit d'une nouvelle forme de “bleuite” ou d'un “complot scientifique” en marche. Le Front de libération nationale (FLN), assimilé à tort, selon Mehri, ou à raison, selon ses partisans zélés, au pouvoir, n'est pas à l'abri d'un complot, si l'on se fie aux déclarations de son secrétaire général Abdelaziz Belkhadem. On ignore s'il s'agit d'une nouvelle forme de “bleuite” ou d'un “complot scientifique” en marche, à la manière de celui-là même qui a vu en 1998, Abdelhamid Mehri, au sommet de sa puissance, un homme pourtant avisé des traditions de la maison, écarté de la direction de l'ex- parti unique. “Il y a une campagne qui vise le parti et il faut s'attendre à d'autres campagnes de déstabilisation. Nous sommes visés. La question n'est pas tant de savoir qui en sont les auteurs, mais ceux qui sont derrière”, a déclaré, hier, Belkhadem dans une allocution devant les membres de l'instance exécutive du parti, réunis en session ordinaire à Alger. À qui fait-il allusion ? Au nouveau parti dont on prête la création au frère du Président ? Aux partisans de Benflis, l'ex-Chef du gouvernement, embusqués dans les rouages du parti et manifestement emballés à l'idée de reprendre les rênes lors du prochain congrès prévu le 1er trimestre de l'an prochain ? À certaines figures du parti, aujourd'hui en disgrâce, qui se sont fondues dans les colonnes de certains journaux de propos peu amènes à l'encontre de certains responsables de la direction actuelle ? M. Belkhadem suggère simplement des pistes. “La campagne n'a pas commencé hier, elle a commencé depuis notre appel à la révision de la Constitution et notre demande au président de la République de se représenter”. “Ils ont sorti des rumeurs sur de prétendus heurts entre membres de l'instance exécutive, entre membres du conseil national (…) Si le FLN était faible, il ne serait pas visé”, a-t-il ajouté, quelque peu emporté. C'est pourquoi il convie ses troupes à ne pas prêter le flanc aux détracteurs du parti. “Il ne faut pas qu'on soit frappé de nos propres mains (…) la compétition politique est féroce et tous les moyens seront utilisés”, a-t-il dit, avant de rappeler qu'“après qu'ils furent désespérés par tous les complots, ils se tournent aujourd'hui vers les responsables du parti dont je ne doute pas de leur intégrité”. “Le FLN, à la différence de tous les autres partis que je respecte du reste, est né le 1er novembre 1954 (…) Il reste déterminé à protéger les constantes nationales”, rappelle-t-il, par ailleurs. Cette recommandation à la vigilance, outre le resserrement des rangs, est d'autant nécessaire que des échéances, comme le renouvellement du tiers des membres du Sénat et la tenue du congrès ne sont pas très loin. Un rendez-vous dont M. Belkhadem sait pertinemment qu'il ne manquera pas d'aiguiser les appétits et de susciter des convoitises. “Nous sommes à la veille d'une étape importante et je demande à tous les élus de s'impliquer sur le terrain pour concrétiser les aspirations politiques du parti (…) Tout affrontement entre militants sera nuisible au parti avant de nuire aux responsables”, a-t-il mis en garde. Mais en dépit de ces appréhensions, il reste convaincu que le FLN est un parti discipliné et constitue une grande école de militantisme. “Certaines forces politiques sur la scène politique nous ont critiqués au motif que nous ne sommes pas démocratiques. Mais grâce à notre cohésion et à notre force de mobilisation lors de la présidentielle, nous avons démenti toutes les rumeurs”. “La campagne, rappelle-t-il, par ailleurs, malgré quelques remous autour de postes de responsabilité au sein des staffs, a montré que le FLN est discipliné”. Des motifs de satisfaction qui doivent appeler le parti à continuer son travail et à s'ouvrir aux jeunes et aux femmes “sans exclusion”. Sur les blocages qui caractérisent certaines mouhafadhate, M. Belkhadem a indiqué que des mesures seraient prises lors de cette session, tenue à huis clos, faut-il sans doute le préciser, pour achever la restructuration. Et M. Belkhadem de conclure que “rien ne se fait sans la volonté et sans accord du FLN.” Une phrase qu'il convient sans doute de méditer. Destinée à préparer le prochain congrès, la session de l'instance exécutive où deux points figuraient à l'ordre du jour (évaluation de la campagne et préparation du congrès) devait être ponctuée par l'élaboration d'une résolution politique dont la rédaction a été confiée aux ténors comme Abdelkader Hadjar, Abdelkader Messahel, Tayeb Louh, Boukerzaza, Khoudri, entre autres. Quant au bureau, il faut relever la présence de l'ancien ministre de l'Intérieur El-Hadi Khediri. 98 membres étaient présents. Une absence remarquée, cependant, celle de Yahiaoui qui s'est excusé, selon M. Belkhadem. Toute comme l'absence de réaction à… l'attentat qui a coûté la veille la vie à 10 personnes près de Boumerdès…