Cette “technique” réunit la communauté bancaire quotidiennement sous l'arbitrage de l'institut d'émission. Controversée par les banques elles-mêmes du fait de certaines pratiques frôlant la magouille et la malversation qui y ont été récemment enregistrées, la compensation, simple technique réunissant la communauté bancaire quotidiennement sous l'arbitrage de la Banque d'Algérie et en ses locaux, est devenue, depuis un certain temps, source de suspicion entre les banques privées et publiques. En effet, l'échange interbancaire des chèques, effets de commerce et virements, pratique incontournable qui consiste à donner un aboutissement final et définitif à ces valeurs émises ou reçues, se traduit à travers cette technique compensatoire en mouvements de comptes sur les livres de la Banque d'Algérie où sont représentés tous les établissements agréés. Il s'agit de présentations croisées de chèques et autres valeurs dont le solde entre débit et crédit d'une banque à une autre sera repris par déduction sur le compte inscrit à la banque mère. Chaque banque dispose d'un compte à ce niveau et il serait malvenu, nous explique M. Beldi Mohamed, directeur à la Housing Bank, de voir ce compte afficher un solde négatif. Ce qui signifierait une absence de trésorerie de la banque et risquerait de l'exclure des séances de compensation et d'accentuer la méfiance sur la signature de cet établissement défaillant. Par ailleurs, indique notre interlocuteur “ne sont compensables que les chèques et effets de la place”, c'est-à-dire là où une antenne de la Banque d'Algérie existe. Inévitablement, c'est au niveau de cette séance que le choc ou le contact entre les bons et les mauvais émetteurs se fera sentir. En effet, c'est l'occasion pour certains établissements de se créer illicitement de la trésorerie en se faisant apparaître comme bénéficiaires d'effets commandés à l'avance. Pour au moins 24 heures, la banque, en difficulté financière auprès de la Banque d'Algérie, a ainsi l'occasion de rectifier la position de son compte et peut illégalement bénéficier par ce moyen peu professionnel d'une aisance accrue surtout pour les week-ends. En fait, il s'agit d'un transfert de ressources d'un établissement à un autre avec la complicité certaine de quelques clients trouvés dans le tas et qui acceptent de se plier à la combine. De telles pratiques ont fini par jeter le discrédit sur ce marché et divisent les rangs entre secteur public et privé en accentuant la méfiance sans que la Banque d'Algérie ait pu jusque-là intervenir efficacement. A. W.