La mouhafadha dépose plainte contre les organisateurs de cette réunion. C'est là le dernier avatar d'une lutte sans merci en perspective de la présidentielle. Les partisans d'un “huitième congrès bis” du FLN, qui se sont réunis à Constantine, ne sont pas, ou ne sont plus, des militants du parti. Abderrachid Boukerzaza, ancien député de la formation de Ali Benflis, qui a été exclu après avoir soutenu, contre la décision du FLN, la candidature de Mouloud Hamrouche à l'élection présidentielle d'avril 1999, Djamel Benhamouda, qui n'a pas été reconduit sur les listes du parti lors des dernières législatives, ainsi que son complice M. Boualeg, ancien parlementaire d'Alger, ont organisé cette rencontre des “contestataires” sous le nom de la coordination des associations de Constantine. Le regroupement, qui ne devait pas sortir du cadre du mouvement associatif, s'est vite transformé en tribune de jugement de la direction nationale du parti du Front de libération nationale. L'ordre du jour n'était pas ordinaire. Les instigateurs de la contestation tous azimuts de la ligne Benflis passent, en fait, à une autre étape après avoir échoué lors de la première phase qui a consisté en la prise d'assaut de toutes les structures du parti avant d'assiéger le siège national. Les participants à la rencontre de Constantine n'ont rien à voir avec le FLN, affirme Abdeslam Medjahed, porte-parole de la formation de Ali Benflis, qui souligne que la mouhafadha de la wilaya a déposé plainte contre les organisateurs de cette réunion pour usurpation d'identité. Les membres des associations qui ont pris part à la rencontre n'ont aucune relation avec les structures du FLN, indiquera M. Medjahed qui s'indigne sur le fait que tous les moyens sont bons pour semer la zizanie. “N'importe qui peut se réclamer du FLN”, ajoutera-t-il, car ce qui intéresse les organisateurs de ces actes c'est le nombre de personnes, puisqu'ils ne peuvent pas puiser dans les rangs du parti. Les militants, souligne-t-il, ne les suivent plus. En effet, tout porte à croire que les Boukerzaza et les Benhamouda veulent faire le plein pour l'organisation, selon des sources dignes de foi, d'un huitième congrès bis, en septembre prochain. Seulement, aucune loi ne les autorise à le faire au nom du FLN. Et si l'administration cautionne la démarche de ces personnages, met en garde un responsable du parti de Ali Benflis, ce serait aller contre toutes les lois de la République et la Constitution du pays. Mais rien ne semble arrêter les opposants à la ligne imprimée au parti par Ali Benflis. Aidés par certains cercles du pouvoir, ils font tout pour casser le parti qui refuse de se mettre à la disposition de Abdelaziz Bouteflika qui brigue un second mandat présidentiel, même si un conflit de leadership est déjà né entre Ammar Tou qui n'est toujours pas sorti de l'ombre, Si Affif, Wahid Bouabdellah et Abdelkader Hadjar, un élément encombrant dont ils veulent désormais se débarrasser en lui imputant les actions de violence contre les structures du parti et ses militants. C'est parce qu'ils ont échoué dans la première tentative de contrôle des locaux du FLN, qu'ils tentent, aujourd'hui, de procéder à une autre démarche consistant en la manipulation du mouvement associatif contre la direction actuelle du parti. La caution de ces pratiques par l'administration serait un grave précédent dans les moeurs politiques. Jusqu'où pourront aller, alors, les soutiens de Bouteflika ? Le congrès extraordinaire du FLN, dont les militants de base réclament la tenue dans les plus brefs délais, aura lieu finalement à la rentrée prochaine. Les responsables du parti ne veulent pas l'organiser avant cette date à cause des événements douloureux qu'a traversés le pays, entre autres le séisme du 21 mai dernier, et de l'ambiance délétère que connaît l'activité politique. Même les archs, qui ont montré leur disponibilité à résoudre la crise de Kabylie, n'ont pas eu la réponse du gouvernement et de la présidence lesquels, pourtant, se sont engagés à trouver une solution, commentera, enfin, le porte-parole de la formation de Ali Benflis. S. R.