Les travailleurs de l'entreprise ArcelorMittal Annaba ont repris leur travail mardi à 21h après que leur porte-parole, Smaïn Kouadria, leur a annoncé que la direction générale a finalement accepté de répondre favorablement à leurs revendications salariales. Se félicitant des résultats des efforts déployés par les représentants syndicaux et en insistant sur la solidarité des dirigeants, notamment Vincent Legouic, en sa qualité de directeur général, qui a été le principal artisan du pacte d'entreprise entériné par les deux parties, Smaïn Kouadria a affirmé, hier, que ce pacte, qui complète le train de décisions prises lors des négociations, est un moyen de défense d'avenir à même de prémunir l'outil de travail et partant les salariés face aux menaces qui pèsent sur eux en ces temps de crise économique mondiale. Il développera son argumentaire en expliquant que le pacte en question inclut les voies et moyens à mettre en œuvre pour instaurer “un partenariat étroit et mutuellement bénéfique entre la direction et le partenaire social” en rationalisant les dépenses et en se rapprochant le plus possible des standards de productivité, tout en en améliorant la communication. Le souci des deux parties étant de lutter contre l'obscurantisme comme dénoncé par les travailleurs eux-mêmes, depuis le début du conflit, ce pacte d'entreprise prévoit la création d'un comité d'éthique collégial, qui sera chargé du suivi des plans d'économie et de réduction des coûts, ainsi que des actions de toutes les structures du complexe y compris la gestion du fonds social et de la communication entre la direction et les représentants des travailleurs. Le porte-parole du syndicat a fait savoir que les augmentations des salaires de base qui ont été accordées par l'employeur à l'ensemble du personnel de l'entreprise sont de 15% dont une tranche de 8% payable dès ce mois alors qu'une autre tranche de 2% sera versée en janvier prochain et enfin une dernière à l'échéance de juillet 2010. Une revalorisation qui ne répond pas exactement aux attentes des travailleurs qui en voulaient 18% au minimum, mais qui sont accompagnées par une révision à la hausse des primes de nuisance allant jusqu'à 35%, d'une augmentation de la prime de panier, laquelle passe à 250 DA et d'une indemnité de conjoint sans revenu qui est passée de 650 à 1 000 DA. Il faut retenir de cet accord aussi que l'Indemnité forfaitaire de service permanent (IFSP) qui est accordée aux techniciens et cadres appelés à assurer des permanences et qui sont au nombre de 150 a été cotée à 4 000 DA par mois ; ceci en attendant la finalisation des organigrammes qui permettra de déterminer le nombre définitif des agents qui y ouvrent droit. Kouadria a particulièrement apprécié que la direction ait accepté le principe de la création des métiers-clés, une nouveauté qui favorisera la promotion de postes de travail polyvalents et qui sera, selon lui, un facteur d'émulation pour les travailleurs désireux de se lancer dans des carrières spécifiques tel que cela se fait sous d'autres cieux et notamment en Europe et aux Etats-Unis. A. Allia et B. Badis