L'ancien secrétaire général du FLN vient de sortir de son silence pour crucifier les opposants à la ligne du VIIIe congrès. Boualem Benhamouda dénonce les tentatives de déstabilisation dont a fait l'objet le FLN. Dans une lettre adressée, hier, aux rédactions, l'ancien secrétaire général du parti majoritaire sort de sa réserve pour rendre leur juste signification aux attaques qui ciblent les structures de sa formation depuis les résultats du VIIIe congrès de mai dernier. Sans détour, M. Benhamouda assène qu'il s'agit “des militants du parti (qui) travaillent pour un cercle politique en dehors du parti. Un cercle dont ils reçoivent les directives, qui veut forcer la main au parti du FLN quant au candidat à la prochaine présidentielle et qui est prêt à le disloquer pour satisfaire des ambitions personnelles”. Clair, net et précis, l'ex-patron du FLN, même en ne citant pas nommément les détracteurs de son parti, fait, toutefois, référence au rendez-vous de 2004 comme motif de ces agressions. Par ricochet, M. Benhamouda cible donc le seul candidat en lice pour 2004, le président Bouteflika en l'occurrence, en le désignant comme le conspirateur des agressions contre le FLN. M. Benhamouda, pour qui “les jeux sont désormais clairs et les enjeux également”, appelle les militants du FLN à la mobilisation en prévision de la présidentielle. “Que les militants et les militantes sincères prennent leurs responsabilités”, leur dira-t-il, tout en précisant qu'“il ne reste plus qu'à se mobiliser à l'intérieur du parti pour ne pas rater la prochaine élection présidentielle qui est vitale pour l'avenir de l'Algérie, pour son développement au service du peuple tout entier, pour sa stabilité, pour sa réussite dans un monde en pleine mutation”. Revenant longuement sur les conditions et les modalités du déroulement du VIIIe congrès de son parti, le prédécesseur de Ali Benflis martèle qu'il s'est “tenu normalement et que les formalités vis-à-vis de la réglementation en vigueur ont été accomplies et que les jeux étaient définitivement faits”. En ce sens qu'en considérant les résultats des assises du parti comme irréversibles, M. Benhamouda rejette toute structure ou initiative parallèle à celles entreprises par le FLN : “J'attire l'attention de certains militants sur l'illégalité de tout travail, de toute réunion, de toute structure parallèle aux structures existantes et ce, aux yeux de la réglementation en vigueur et des statuts du parti”. M. Benhamouda, pour qui la colère des militants, à l'issue des VIIIes assises, est légitime, martèle que “des solutions existent à l'intérieur du parti” et que cette colère “ne doit aucunement conduire à des actions en dehors des structures du parti ou contre les structures existantes du parti”. À ses yeux, “cela ne doit aucunement conduire à un comportement anarchique et violent qui porte atteinte à la dignité du parti aux yeux de l'opinion publique”. Dans le cas d'un mécontentement, l'ancien numéro un du parti majoritaire exhorte les frondeurs à recourir aux procédures internes en vue “d'opérer des changements”. Si ces procédures s'avèrent “insuffisantes”, M. Benhamouda recommande aux mécontents de militer à l'intérieur du parti en vue d'obtenir “une majorité favorable au changement”, car, argue-t-il, “le militantisme exige du souffle et de la patience”. Le congrès extraordinaire représente un autre recours aux militants frondeurs. “Les statuts n'interdisent pas à un congrès extraordinaire de revoir certaines dispositions des statuts si la nécessité se fait sentir et si la base militante le désire”, explique Boualem Benhamouda. En filigrane, il apparaît que l'ancien secrétaire général du FLN apporte son soutien à Ali Benflis, son actuel patron, en prévision du rendez-vous 2004. D'ailleurs, il le précise en soulignant, sur un ton serein, qu'il n'a pas voulu réagir immédiatement aux attaques contre son parti au “moment où il a une majorité confortable au niveau de l'APN et des Assemblées populaires locales”. Autrement dit, le parti dispose de suffisamment d'atouts pour affronter, sans difficulté, la présidentielle. N. M.