Amenhis, un nom à la sonorité presque hiéroglyphique, est une revue d'aménagement et d'histoire, une publication bimestrielle. Au sommaire de son numéro 22, un dossier sur le foncier industriel où grâce à trois entretiens avec M. Redha Hamiani, président du Forum des chefs d'entreprise, Mme Mokraoui, directrice générale de l'Aniref, agence d'intermédiation et de régulation foncière, et M. M'hamed Sahraoui, architecte promoteur, l'on commence à voir un peu plus clair dans cette question centrale. Ce n'est plus tout à fait le foncier industriel, mais le foncier tout court où l'Etat en est réduit à rechercher des superficies inutilisées par les entreprises publiques pour les vendre aux enchères aux investisseurs. Le reste, c'est-à-dire le plus gros, le domaine de l'Etat, a fait l'objet de deux vagues de nationalisation, pour qu'on fasse ensuite main basse sur la cité par des puissances de pouvoir d'abord, et ensuite des puissances d'argent. Après le crédit, la cherté superficielle ou l'inaccessibilité du foncier sont deux excellents moyens pour entraver l'implantation de l'investissement industriel qui n'entend pas s'embarrasser d'une part de 30% qui grèverait son coût total. La publication est de bonne facture technique, mais le fond y est encore plus remarquable : c'est une pierre en plus à l'édifice d'une pensée architecturale et d'aménagement indépendante de la science et de la pensée officielle. Et en bonus, huit plans gratuits de belles maisons individuelles signés par M'hamed Sahraoui.