À Timgad, le commerce, durant l'organisation du festival, n'est pas aussi florissant que l'on croit. Les quelques petits commerces, essentiellement des épiceries, des cafés et des restaurants gargotiers se disputent le client pour ne pas dépérir totalement. Les retombées financières sur tous les commerces profitant de près ou de loin de ce festival international de Timgad ne se chiffrent pas en millions. Les chiffres d'affaires sont insignifiants De mémoire de Timgadis, les recettes des quatre premières soirées du festival ne sont pas meilleures que les recettes en temps ordinaire. Les seuls commerces qui profitent plus ou moins de l'organisation du festival et réalisent des recettes meilleures que celles en temps ordinaire sont les restaurants gargotières, les marchands ambulants, les cafés et les transports en commun, qui se trouvent sur la rue qui mène au site archéologique. Tous les Timgadis interrogés regrettent “l'ambiance des jours d'antan”. “Il n'y a pas de visiteurs ou de touristes... Ils viennent à la tombée de la nuit et rentrent chez eux au lever du jour. Avec qui voulez-vous travailler ?”, commentent des commerçants en colère. Même témoignage concernant l'impact social. Le festival ne participe pas à l'emploi des jeunes ravinés par le chômage qui est le thème central des préoccupations des autorités et des citoyens. Un faible nombre de la population reconnaît qu'il tire profit du festival. Les emplois créés par le festival se sont raréfiés depuis les quatre dernières éditions, reconnaissent certains habitants. Autrefois, les emplois directs et indirects liés aux dépenses des festivaliers en dehors du site s'élevaient à 200 ou 300, et concernaient les jeunes des villes de Timgad et de Batna. Les emplois créés étaient vigiles et gardiens, hôtesses d'accueil, membres de l'équipe du festival… Malheureusement, ces emplois directs et indirects ont chuté effroyablement pour moult raisons organisationnelles et économiques. “Le festival, c'est le leur ; il se trouve seulement sur le sol de Timgad”, se plaignent certains jeunes Timgadis que nous avons rencontrés dans les cafés et qui disent que les organisateurs les ont exclus. Pour de meilleures retombées économiques du festival, les organisateurs et les responsables devraient se pencher une meilleure organisation meilleure qui fera reconnaître le festival à travers le monde et qui pourra à long terme faire de Timgad une destination de tourisme et non un lieu de passage. B. Boumaïla