Un cocktail de musiques et de chants colombiens et algériens a plongé le public, venu en grand nombre, dans la joie et l'a transporté d'Alger, à Nadroma en passant par la Colombie. Et c'est le salsero et artiste engagé colombien Youri Buenaventura qui a ouvert le bal en compagnie de ses sept musiciens. Très ému, le groupe colombien a excellé et le public s'est montré très reconnaissant. Place ensuite au personnage incontournable de la chanson algérienne Mohamed Lamari. Malgré un corps raviné par le temps, l'esprit encore alerte, Mohamed Lamari a chanté quelques-unes de ses chansons qui ont fait les beaux jours de la musique algérienne. Toujours l'esprit révolutionnaire, il gratifie le public de la chanson pour la Palestine intitulée El-Qods. Très attentif à son discours, le public ne trouve pour le récompenser de sa prestation que de l'applaudir. Et c'est le tour de Toufik Nedromi qui emboîte le pas à Lamari. Très timide, le rouquin ne tarda pas à subjuguer le public qui lui répond par des ovations, charmé par ces chansons au style meghrabi. Très satisfaits de la qualité des chansons et de l'interprétation du chanteur, les spectateurs ont gratifié Toufik Nedromi par une unième ovation. Hakim Salhi, très décontracté, a été accueilli par des applaudissements très nourris. Son nom déclamé par ces centaines de gorges, Hakim Salhi ne trouve pas les mots qu'il faut et leur répond par des saluts de la main. En ce moment, les instruments musicaux répandent les premiers sons du raï dans les Aurès. Les jeunes se lèvent et c'est la vague. Ils exécutent les mouvements de danses en suivant le rythme musical. C'est la grande fête ! Les jeunes se lâchent et donnent libre cours à leur corps pour se défouler, pour oublier leur quotidien maussade et se tremper dans la musique. La musique et rien que de la musique ! Les sons de la trompette transportent les jeunes dans le délire. Ils entrent en transe. La voix de Hakim Salhi chante ses nouveaux tubes, à savoir Zine chaoui, en guise de reconnaissance aux habitants de la région, Mâachi Maak. Les jeunes essayent de répéter quelques refrains de ses nouvelles chansons. Le moment fort ne tarde pas à venir. Les immenses triomphes populaires, à savoir Sahraoui, Khomissa, Activer, à peine abordés, qu'ils sont entièrement repris par le nombreux public, constitué essentiellement de jeunes qui se sont habitués à veiller très tard à faire “monter la lune”, comme disent les gens de la région. Tout le monde chante et c'est l'apothéose. Encore une nuit réussie à enregistrer au palmarès du Festival de Timgad ! B. B.