Hier en fin d'après-midi, les habitants du village Djermane attendaient toujours l'arrivée de la dépouille de la victime des affrontements survenus dans l'après-midi de dimanche, pour l'inhumer. La victime a été renversée par un membre d'une famille rivale à cause d'un lopin de terre que ce dernier dit lui appartenir et revendique le droit exclusif sur cette terre, objet d'une bataille rangée entre les deux familles et qui a fini en véritable pugilat. Le différend qui existe entre les deux familles, depuis près de trois mois, a atteint son paroxysme avant-hier, soit trois jours après la mort d'un des protagonistes, délibérément renversé par un membre de la famille “ennemie”. Bien que des sources au fait de l'affaire avancent que l'objet du litige appartiendrait à l'Etat, autrement dit ce sont des terres domaniales, les deux familles continuaient malgré tout à se faire la guerre qui s'est terminée par mort d'homme, suivie d'une bagarre générale qui a éclaté entre plus de 200 personnes au moins, selon des témoins oculaires. En effet, l'un des protagonistes a violemment et délibérément percuté l'un de ses rivaux avec un véhicule. Souffrant d'un traumatisme crânien, ce dernier hospitalisé a succombé à ses blessures trois jours après le drame, au niveau du service de réanimation de l'hôpital Serroub-Khatir de la ville d'El-Eulma. C'est la goutte d'eau qui fera déborder le vase ; les affrontements au cours desquels les deux familles ont utilisé des barres de fer, des couteaux et des pierres ont fait plusieurs blessés dont un grand nombre a quitté l'hôpital après avoir reçu les soins nécessaires au niveau des urgences chirurgicales dudit hôpital. Plusieurs maisons et biens des deux parties ont été incendiés et les éléments de la Protection civile ont eu beaucoup de mal à maîtriser le feu. L'atmosphère ne s'est calmée et la situation ne s'est apaisée que lorsque l'une des deux parties a quitté “l'arène de combat” pour sauver sa peau. Signalons que les éléments de la Gendarmerie nationale sont intervenus pour contenir les débordements et éviter que la situation, déjà critique, ne s'enlise davantage notamment après la mort de la victime. À cet effet, selon des sources bien informées, aucune arrestation n'a été effectuée. Hier matin, la fumée des incendies qui se sont déclarés aux quatre coins du village couvrait encore le ciel gris et ajoutait une lourdeur à l'atmosphère. F. SENOUSSAOUI