Le quartier Diar Chems à Alger a été hier après-midi, le théâtre d'affrontements entre la police et les citoyens. La police a été contrainte d'utiliser du gaz lacrymogène pour tenter de disperser les citoyens qui se sont attroupés hier après-midi au quartier Diar Chems à Alger. Des émeutes ont en effet eu lieu dans cette partie de la capitale où la population est confrontée à des problèmes de logement, entre autres. L'origine des émeutes d'hier remonte d'ailleurs à des revendications portant sur ce même dossier. Un habitant raconte que des citoyens du quartier ont bénéficié de logements dans d'autres régions mais que des femmes célibataires ont été logées dans ces demeures. Les habitants estiment qu'ils sont prioritaires pour disposer d'un toit ont demandé audience au wali délégué de la circonscription administrative de Bir Mourad Raïs pour avoir des explications. Ce responsable a refusé de les recevoir dans la matinée. Une fois à l'extérieur de la daïra, un comité d'accueil composé de policiers les attendait et il semble qu'ils auraient été malmenés. Dans ce genre de circonstances, les rumeurs vont aussi bon train. Elles attribuent l'origine des affrontements à un problème d'acquisition de terrain de construction. Selon cette version, des citoyens auraient tenté d'accaparer un lopin de terre situé dans ce quartier afin d'ériger des habitations. L'APC à qui appartient le terrain n'aurait pas vu les choses d'un bon oeil. Ses agents auraient tenté de dissuader les citoyens de recourir à ce genre de pratiques, ce qui aurait débouché sur un mouvement de protestation. Ce qui et vrai, en revanche, c'est que dès la matinée, les signes de mécontentement étaient visibles et il y a eu des escarmouches sans gravité avec la police. Le scénario a été tout autre durant l'après-midi. La police antiémeute a dépêché d'importants renforts sur les lieux pour contenir la révolte des habitants. Des canons à eau et des gaz lacrymogènes ont été utilisés pour disperser les manifestants, en vain. Les matraques ont ensuite été utilisées engendrant plusieurs blessés. Même les journalistes venus couvrir les événements n'ont pas échappé à la répression et ont été victimes de blessures. La circulation a été rendue très difficile dans les quartiers avoisinants comme à Bir Mourad-Raïs. Le quartier Les Sources a dû lui aussi être isolé des lieux des affrontements pour éviter toute contagion. Très vite, la police a même procédé à l'interdiction de toute circulation automobile dans ce secteur devenu sensible. Les barrages de police ont aussi obligé de nombreux citoyens circulant à pied à rebrousser chemin. La circulation était de toute façon difficile. Les manifestants n'ont pas cessé de jeter des pierres sur tout ce qui bouge. Et ce ne sont pas que les véhicules de la police qui ont fait les frais de cette grogne. Les abribus ont aussi été incendiés. Les manifestants ont également brûlé des pneus ce qui n'a fait qu'ajouter de la désolation à une scène déjà proche du chaos. Le vrombissement du moteur de l'hélicoptère de police qui a n'a pas cessé de survoler les lieux est un autre élément qui a fini par compléter le décor d'une guérilla urbaine. Les esprits commençaient à se calmer en fin d'après-midi lorsqu'une délégation était reçue par le SG de la wilaya déléguée. Mais à 18h, les affrontements ont repris de plus belle. Bilan de la journée: 30 interpellations et 2 policiers blessés.