La filière lait risque de connaître de nouveau des perturbations en ce mois de Ramadhan. La cause ? Des divergences de fond sont apparues, depuis peu, entre les intervenants que sont les transformateurs, l'Onil (Office interprofessionnel de lait) et les éleveurs producteurs. Les éleveurs sont montés, en effet, au créneau suite à la décision prise par les transformateurs de baisser le prix du lait cru collecté auprès des éleveurs de la wilaya de Tizi Ouzou. “Suite à la réunion de l'ensemble des responsables des laiteries de la wilaya de Tizi Ouzou et dans le but de normaliser le prix de base du lait de vache cru et conformément aux directives de l'Onil et de l'arrêté interministériel du 18 août 1993, le prix de base du lait cru, à compter du 1er juillet 2009, est de 30 DA pour une teneur de 34 g/l de matière grasse”, informe un communiqué laconique signé par les cinq laiteries de la wilaya de Tizi Ouzou et adressé aux éleveurs producteurs de lait. Il ne fallait pas plus pour provoquer le courroux de ces derniers. À travers une déclaration rendue publique, l'Association des éleveurs producteurs de lait de la wilaya de Tizi Ouzou (ASEPL) regrette une telle décision, par ailleurs unilatérale, qui fait fi des conventions tripartites signées pourtant par les mêmes transformateurs. L'association rappelle qu'elle a signé des conventions avec ses deux partenaires, les transformateurs et l'Onil, dans lesquelles le prix de base du lait cru a été fixé à 32 DA. L'ASEPL parle de violation par ses deux partenaires des engagements pris dans le cadre de ces conventions, lesquelles ne font aucunement référence à l'arrêté interministériel daté de 1993. Aujourd'hui, ces mêmes conventions sont ignorées par leurs signataires, dénoncent les éleveurs producteurs de lait, qui se disent par ailleurs surpris par une telle décision qui ne les arrange pas au premier chef. Les éleveurs de bovins laitiers assurent que le prix de référence a été de 34 DA avant de descendre à 32, suite à l'augmentation de la subvention accordée aux éleveurs, de l'ordre de 5 DA. Depuis janvier dernier, la subvention octroyée aux éleveurs producteurs de lait cru est passée de 7 à 12 DA par litre et ce, dans le cadre d'un nouveau barème de soutien aux produits agricoles arrêté par le département de Benaïssa. C'est d'ailleurs à ce dernier, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, que l'ASEPL s'en remet. Elle sollicite son arbitrage dans ce conflit qui risque de prendre des proportions importantes, qui peuvent provoquer une tension sur le lait pasteurisé très prisé en ce mois de carême. Les éleveurs producteurs de lait interpellent le ministre Rachid Benaïssa à intervenir pour mettre de l'ordre dans cette filière menacée de disparition. L'association des éleveurs conteste, enfin, le maintien par le gouvernement de “la subvention sur la poudre de lait, de l'ordre de 15 DA par litre de lait pasteurisé, alors que les cours de la poudre de lait ont sensiblement baissé sur le marché international”.