Dix jeunes villageois de Tirmitine sur les 17 arrêtés après avoir participé jeudi dernier, à la fermeture de la RN25 reliant Tizi Ouzou à Draâ El-Mizan, via Tirmitine et Boghni, précisément au lieudit Tiplakine (carrefour aboutissement sur le CW 128), ont été mis sous mandat de dépôt hier par le tribunal correctionnel de Tizi Ouzou, alors que les sept autres, mineurs, ont été remis en liberté, a-t-on appris de sources sûres. Après avoir occupé mardi dernier le siège de la daïra de Draâ-Ben-Khedda, dont relève la commune de Tirmitine, des centaines de villageois de cette commune, notamment ceux situés sur le haut versant de cette municipalité, ont encore recouru jeudi dernier à la fermeture de la RN25 aboutissant au CW128, au niveau du carrefour dit Tiplakine, bloquant ainsi la circulation automobile entre Draâ-Ben-Khedda, Tirmitine et vers Boghni et Draâ-El-Mizan (sud de la wilaya de Tizi Ouzou). Cette énième protestation intervient à la suite de “la sourde oreille de l'administration, de connivence avec l'APC” voulant maintenir coûte que coûte l'implantation du lycée, dont la commune a bénéficié vers 2003, au lieu-dit Aberrane. Si ce lycée, dont on a entamé les travaux, vient à être réalisé en ce lieu, le coût de déplacement pour nos lycéens reviendrait encore plus cher que s'ils se rendaient à Draâ-Ben-Khedda, comme c'est le cas actuellement. En revanche, s'il est réalisé au lieu choisi par la majorité des villageois de la commune, c'est-à-dire à proximité du carrefour du CW128, à équidistance entre les trois versants de la collectivité de Tirmitine, cela arrangerait l'ensemble des villageois et permettrait à cet endroit de recevoir des investissements qui développeront la région. L'endroit pourrait recevoir à long terme le siège de la collectivité, sachant qu'au niveau de l'actuel édifice abritant l'APC (Azemmour Oumerieme), il est impossible de faire la moindre extension en raison de l'absence de terrain et de la promiscuité due à la densité d'habitations l'entourant appartenant à des particuliers, nous indiquent des représentants des villages protestataires. Ces derniers, qui s'attendaient à “recevoir quelque commission de dialogue pour nous écouter mutuellement et aller vers l'apaisement”, précisent qu'on “nous a malheureusement envoyé des brigades de répression”, regrettent-ils. Des manifestants irrités par la répression, conjuguée à la canicule, l'effet Ramadhan et l'arrestation de 17 villageois, ont marché jusqu'au siège de l'APC où ils ont retiré des documents et autres chaises qu'ils ont saccagés et jetés à l'extérieur de l'édifice, selon des représentants de ces villages, précisant que “d'autres personnes, dont nous ignorons s'il s'agit de manifestants ou autres”, auraient brûlé, mais à l'extérieur de l'APC, affirme un membre du comité de village ayant pris part à la protesta de jeudi, au cours de laquelle un villageois s'est gravement blessé (fracture au bras) en essayant de reculer à la suite de la charge menée par les éléments de la police anti-émeutes, nous précise-t-il. Selon nos interlocuteurs, toutes les autorités à l'échelle de la daïra, de la wilaya et au niveau national, notamment le Premier ministre Ahmed Ouyahia et le ministère de l'Intérieur, ont été saisies moult fois depuis 2006 sur ce sujet. “Malheureusement, les autorités locales, de daïra et de wilaya n'ont pas voulu nous écouter en nous donnant plutôt de fausses promesses pour nous endormir et gagner du temps”, affirment des représentants des villages ayant à chaque fois pris part à ces actions. Vendredi matin, des centaines de villageois de Tirmitine ont observé un sit-in devant le tribunal de la ville des Genêts demandant la libération des personnes arrêtées.