Liberté : Comment cette aventure dans le monde merveilleux des enfants a commencé ? Nadia Chérabi Labidi : Cela fait une année que nous sommes sur ce projet de magazine TV pour enfants. Le principe de ce magazine est que ce sont les enfants qui partent à la découverte du monde en faisant eux-mêmes des reportages à l'extérieur. Qu'est-ce qui a motivé toute l'équipe à sauter le pas et à rendre ce désir concret en images ? Ce qui nous a motivés dans la réalisation de cette émission est un sondage fait auprès de 300 enfants organisé avec l'aide de la radio pour connaître le souhait des enfants, par rapport aux thèmes à aborder, et à une question posée à un petit garçon : “Pourquoi aimerais-tu avoir une émission TV pour enfants ?” Il a répondu simplement : “Parce que je veux avoir des amis.” Il nous a fixé sans le savoir le but et le slogan de cette émission ; nous espérons être à la hauteur de son souhait et créer un jour des clubs Sahla Mahla. Sur quel critère s'est fait le choix de l'animatrice de Sahla Mahla ? Nous avons fait appel à Ghania Seddik, animatrice radio à la Chaîne I, pour la qualité de son travail à la radio. D'ailleurs, toutes les émissions radio pour enfants (Chaîne I, II, III, Bahdja, Mitidja) sont excellentes et nous ont inspirés. Nous avons, d'ailleurs, consacré un numéro spécial aux “Coulisses de la radio”. Quelle tranche d'âge l'émission Sahla Mahla cible-t-elle ? Nous avons ciblé la tranche d'âge des 8/12 ans, parce que nous espérons les accompagner et apprendre auprès d'eux peut-être bien plus que nous leur apprenons ! Qu'est-ce qui vous a donné envie de produire une émission enfantine ? Les enfants sont merveilleux, et ils ont droit non pas à une émission mais à une chaîne toute entière qui leur serait dédiée. Il est vrai que produire des émissions pour enfants est difficile et coûteux, les normes de production diffèrent, ce n'est pas comme une émission économique où l'on amortit les coûts de production en tournant plusieurs numéros par jour. Avec les enfants on tourne à leur rythme, on s'arrête, on reprend, ce n'est pas du travail, cela est et doit rester du divertissement pour eux. D'ailleurs, notre principe c'est d'apprendre en s'amusant. J'ai pu bénéficier de la collaboration de professionnels aussi généreux qu'efficaces pour la réalisation et la production de l'émission tels que Réda Benmesbah, Ayata Aboubaker, Ali Bouakline, Lamine Hamitou, Yacine Mérazi et bien d'autres grâce auxquels ce désir de faire quelque chose pour nos enfants a été rendu possible. Est-ce que le fait que Sahla Mahla est la seule émission enfantine qui existe à la Télévision algérienne n'est pas une lourde responsabilité et comment vivez-vous ce privilège ? Vous avez bien raison de parler de privilège d'aller vers le monde de l'enfance, et j'espère que cela encouragera d'autres producteurs à aller vers ce type d'émission car je crois que “nous devons bien cela aux enfants de notre pays”. Nous avons tous grandi avec des émissions enfantines qui nous ont accompagnés de Hadiqa Sahira à Tata Nejoua avec de talentueuses animatrices comme Lynda Yasmine et Samira Zitouni, par exemple. Que deviendra Sahla Mahla après le mois de Ramadhan ? L'ENTV nous a confié la production de ces émissions diffusées durant le mois de Ramadhan 2009 à raison de deux émissions par semaine. Nous espérons poursuivre pour la prochaine grille 2009-2010 ; nous attendons la réponse de la télévision à ce sujet. Notre ambition est que ce programme ne soit pas tourné qu'à Alger, mais qu'il associe les enfants des autres régions. Nous préparons une proposition dans ce sens.