La commune montagneuse de Hamala, qui abrite le plus grand barrage du pays, celui de Beni Haroun en l'occurrence, ne cesse d'enregistrer des avancées en matière de développement local. Située à plus de mille mètres sur le massif de M'cid Aicha, à la frontière avec les wilayas de Jijel et de Skikda, elle ne peut espérer, toutefois, à un véritable essor et à un développement durable sans l'ouverture de routes et de dessertes directes vers ces villes voisines, la remise en exploitation de ses gisements de fer et de zinc qu'abritent les reliefs surplombant la localité, notamment la montagne de Sama, et l'aboutissement de sa politique mise en place à l'intention des éleveurs et des agriculteurs l'ayant désertée pendant la décennie noire. Ces trois atouts constituent, présentement, le cheval de bataille du premier magistrat de la commune, Abdelbaki Madjerab. Celui-ci révèle, lors de l'entrevue qu'il nous a accordée, que “des pourparlers avec l'APW de Skikda et la DTP de Jijel sont en cours en vue de concrétiser le projet d'ouverture de routes entre les trois wilayas”. Un projet qui aurait un double intérêt pour la région de Mila s'il venait à être matérialisé, à savoir, selon notre interlocuteur, donner plus de dynamique aux échanges commerciaux entre les trois wilayas concernées et rapprocher Mila de ces villes portuaires et industrielles. “Mila ne sera plus alors qu'à une heure de route de Skikda”, dit-il en substance. L'autre projet qui fédère l'attention des responsables locaux consiste en la remise en exploitation des gisements de fer et de zinc qu'abrite la montagne de Sama, d'autant plus que la commune de Hamala est classée parmi les plus pauvres d'Algérie, elle qui ne possède, pour toutes ressources en effet, que les 467 millions qu'elle tire annuellement de l'adjudication de la source thermale de Hammam Beni Haroun. Des ressources qui ne suffisent même pas à couvrir les salaires des employés de l'APC, affirme notre interlocuteur. “Exploités depuis 1935 par l'administration coloniale, lesdits gisements de minerai ont été abandonnés à l'indépendance, ce qui prive la population locale de sérieuses opportunités d'emploi”, dit M. Medjerab, qui souligne dans le même sillage que plus de 30% des habitants de la localité émigrent vers d'autres cieux à la recherche d'un travail. Aussi, un appel est lancé à l'adresse des parties habilitées afin de relancer l'exploitation de ces mines. Concernant le retour au bercail des populations ayant quitté la commune durant les années 1990, le P/APC affirme que des résultats, certes timides encore, sont réalisés. “Des agriculteurs et des éleveurs de bétail sont revenus dans la région, mais on ne peut pas, d'ores et déjà, crier victoire. Pour stimuler un véritable retour, il va falloir créer les conditions idoines à cela.” S'agissant de ces conditions idoines justement, le maire de Hamala parle de l'ouverture de nombreuses pistes vers les agglomérations enclavées comme celle de N'cham et de Habacha, le lancement, pour 410 millions d'un projet d'électrification des localités de Koudiat Chahba, de Bayata, de Smissar et de Statar, entre autres, de l'attribution récente de 80 logements ruraux et d'environ 300 autres sociaux ainsi que de l'édification, cette année, d'un nouveau CEM et la réparation et l'entretien des écoles primaires de la commune pour une enveloppe de 998 millions de centimes. Mais le problème contre lequel aucune parade n'est trouvée reste, souligne-t-il, celle de l'AEP, alors que la commune abrite le fameux barrage de Beni Haroun. Un paradoxe pour ainsi dire.