Cinq grandes questions urgentes sont au menu du sommet du G20, prévu les 24 et 25 septembre prochains à Pittsburgh. Les dirigeants du monde devront convenir d'une action commune pour prévenir le changement climatique, lutter contre le terrorisme, faire cesser la prolifération nucléaire, éliminer la pauvreté et assurer la prospérité. “D'âpres négociations sont à prévoir mais les pays doivent conjuguer leurs efforts pour s'attaquer aux grandes questions comme l'économie”, a déclaré le Premier Ministre britannique, Gordon Brown. Les dirigeants européens, qui se sont réunis à Bruxelles, la semaine dernière en prévision de la tenue de ce sommet ont appelé les pays du G20 à prévoir des menaces de “sanctions au niveau national” pour obliger les banques à encadrer les bonus qu'elles versent. Ils suggèrent en particulier que la rémunération variable versée aux banquiers, en plus de leur salaire fixe, soit “limitée” en étant calculée par rapport à une certaine proportion des revenus ou bénéfices des établissements financiers. Des principes qui seraient donc soutenus par des règles contraignantes et des menaces de sanctions, ce qui constituerait une nouveauté par rapport aux principes adoptés début septembre par le G20 Finances.Il faut noter à cet égard que la semaine dernière, à l'issue d'un dîner à l'Elysée, Nicolas Sarkozy, le Président français et le Premier Ministre britannique Gordon Brown avaient déjà réclamé des résultats sur la régulation financière, notamment sur les bonus, à l'occasion du sommet du G20. “Nous devons prendre en matière de régulation financière des décisions concrètes, précises. [...] Nous voulons tous les deux non pas des déclarations de principe mais des chiffres, des calendriers, des engagements”, avait déclaré le chef de l'Etat. “Je pense qu'il y a assez de points communs entre nous pour que nous puissions parvenir à un accord à Pittsburgh” sur cette question, avait ajouté Gordon Brown. Pourtant, le Président américain Barack Obama s'était dit opposé à une limitation des bonus versés aux traders, prônée par Nicolas Sarkozy, Gordon Brown et la chancelière allemande Angela Merkel dans un courrier rendu public début septembre. “Nous sommes dans un pays où, de manière générale, on ne dit pas vous ne pouvez pas payer les gens, à un niveau quel qu'il soit”, avait-il expliqué. Par ailleurs, selon un rapport de la Banque mondiale publié en vue du sommet du G20, une quarantaine de pays pauvres restent englués dans la crise et peinent à financer des besoins vitaux comme la santé ou l'éducation. “La reprise économique mondiale naissante et l'amélioration des conditions sur les marchés du crédit n'ont pas encore fourni l'élan nécessaire pour sortir les économies des pays à bas revenu de leur profonde récession économique”, écrit la Banque mondiale. Elle a calculé que pour ces pays les plus pauvres, privés de ressources budgétaires pour financer leurs dépenses essentielles, le déficit de financement pourrait atteindre 11,6 milliards de dollars cette année. Aux yeux de la Banque mondiale, 43 pays pauvres présentent encore des situations à risque et luttent contre les conséquences de la forte chute des échanges commerciaux, des flux de capitaux et du tourisme. Le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, appelle également les pays industrialisés à tenir leurs promesses, annoncées en juillet, d'investir 20 milliards de dollars dans l'agriculture des pays en développement. “Nous avons entendu les promesses mais les bonnes intentions doivent rapidement se concrétiser”, a-t-il dit. Quoi qu'il en soit, les choses devront s'éclaircir dès l'ouverture de ce sommet, le 24 septembre.