M.Karim Tabbou a dénoncé, lors des débats du conseil national du FFS, la démarche du Chef du gouvernement. La crise de Kabylie a eu droit à une bonne partie des débats au sein du dernier conseil national du FFS. Et les responsables de ce parti n'ont pas été avec le dos de la cuillère pour dénoncer l'attitude de Ahmed Ouyahia qu'ils ont affublé de tous les noms d'oiseaux. Son offre de dialogue pour le mouvement citoyen est perçue par les dirigeants du Front des forces socialistes comme “une grossière manipulation visant à normaliser la Kabylie”. Son secrétaire chargé de la communication, Karim Tabbou, a eu des propos particulièrement acides envers le Chef du gouvernement qu'il qualifie d'“élément chimique des plus nocifs des laboratoires de la sécurité militaire, qui s'est improvisé homme politique”. Visiblement énervé par la démarche de Ouyahia dans le règlement de la crise de Kabylie, qui fait l'impasse sur les partis implantés dans la région, M. Tabbou assène que le chef du RND “s'est arrogé le droit de distribuer des brevets de représentation populaire et dénie aux partis politiques le droit de jouer leur rôle naturel de médiateurs avec la population”. Sec, le chargé de la communication du FFS pense que Ahmed Ouyahia a “raté l'occasion de se taire !”. Plus généralement, le parti d'Aït Ahmed soutient qu'il est illusoire de prétendre régler la crise de Kabylie, “détachée de la crise nationale”. C'est pourquoi ce parti reste convaincu que l'offre de dialogue telle qu'elle a été conçue par le pouvoir est loin d'être la panacée. Pour Karim M. Tabbou, le FFS n'entend pas se laisser enrôler dans “une logique qui n'est pas une solution”. L'offre de dialogue de Ouyahia est ainsi, d'après lui, vouée à l'échec. De la même manière, il condamne la déclaration de Zerhouni faite à Constantine, selon laquelle l'organisation des partielles en Kabylie est liée à l'aboutissement du dialogue. “C'est irresponsable de la part d'un ministre qui lie la gestion des affaires des citoyens à des marchandages politiciens pour démoraliser la Kabylie”. Au plan national, le FFS estime que le pouvoir veut réduire la vie politique en Algérie à une fausse bipolarité Bouteflika-Benflis, en plus du spectre de l'islamisme qu'“on agite à dessein”. Karim Tabbou pense que les luttes que se livrent Bouteflika et Benflis sur la paternité du FLN visent seulement “à consacrer l'alternance clanique”. Or, la situation du pays est “extrêmement inquiétante” et “l'agitation actuelle ressemble à des répliques annonciatrices d'un séisme politique dévastateur dont l'épicentre serait l'élection présidentielle”, selon le FFS. Une échéance qui équivaut, aux yeux des responsables du parti, à un non-événement. En effet, cette formation ne semble pas du tout préoccupée par la fièvre qui s'est emparée de certains états-majors politiques. Chez le parti de Hocine Aït Ahmed, on continue à croire que le mémorandum adressé aux décideurs politiques et militaires fait encore figure “de feuille de route” à une véritable transition démocratique. Le reste, tout le reste, n'est qu'“une agitation”. Y compris l'élection présidentielle. H. M.